Ménage à domicile: Helping, Hassle et Homejoy arrivent à Paris pour dépoussiérer le secteur
WEB•Ces deux start-up utilisent les potentialités du Web pour faciliter le plus possible l’embauche d’une aide ménagère à domicile et lutter ainsi contre le travail au noir...Fabrice Pouliquen
Après le Berlinois Helping en juin, c’est au tour d’Hassle, le Londonien, et Homejoy, l'américain (lire encadré) de se lancer à l’assaut de Paris et sa région ce mois-ci. Les deux start-up ont exactement le même credo: l’aide ménagère à domicile, qu’elles veulent mettre à la page du Web 2.0.
Ces trois start-up sont d’abord des sites internet doublés d’applications mobiles. «Une sorte de marché numérique où les clients sont mis en relation avec des aides ménagères indépendantes qui interviennent comme auto-entrepreneuses», explique Michael Cohen, directeur d’Hassle France.
Une réservation en moins d’une minute
Il suffit d’indiquer son code postal, la fréquence à laquelle on souhaite faire intervenir une aide ménagère, le nombre d’heures et la date qu’on veut réserver. Puis d’appuyer sur «ok» pour voir défiler le profil des hommes et femmes de ménage disponibles dans son quartier. «Vous y trouverez alors les appréciations des derniers clients mais aussi les critères de la personne, poursuit Michaël Cohen. Accepte-t-elle la présence d’animaux au domicile? Fait-elle le repassage? La lessive?»
Le tout peut-être bouclé en 60 secondes, promet Hassle en gras sur la page d’accueil de son site internet. C’est l’un des atouts sur lequel misent ces plateformes. «Dans une agence classique, bien souvent, il faut d’abord faire un devis et attendre d’être rappelé par un commercial, indique Medhi Louali, directeur d’Helping France. Un processus fastidieux qui peut prendre plusieurs jours.» «Et qui souvent engage le client sur un nombre d’heures de ménage par mois, ajoute Michael Cohen. Sur Hassle, on peut arrêter ou annuler sans frais une prestation du moment qu’on prévient un jour avant.»
Sortir le service à la personne du marché noir
Et le tarif? C’est 15,90 euros l’heure, que ce soit sur Hassle ou Helping. Un prix ramené à 7,95 euros pour le client après déduction fiscale. «C’est en dessous d’une agence classique où les prix avoisinent plus les 22 euros», vante Michael Cohen.
Mais le premier concurrent, dans les services à la personne, c’est le marché noir. Le cabinet Oliver Wyman l’avait pointé dans une étude parue en juin 2013: «Sur les 8 milliards de chiffre d’affaires générés chaque année en France, environ 40% sont réalisés au noir, indique Bruno Despujol, l’un des auteurs de l’étude. En 2005, des mesures fiscales avantageuses avaient permis de faire baisser ce pourcentage à 30%. Depuis 2010, des dispositions inverses ont fait chuter le nombre d’heures rémunérées et fait repartir à la hausse le travail au noir qui devrait approcher les 45% en 2016 si rien n’est fait.»
C'est toute l'ambition affichée par Hassle comme Helping: éviter le basculement dans l'illégalité. «Au marché noir, une aide ménagère gagne en moyenne 10 euros de l’heure, indique Michael Cohen. Sur les 15,90 euros que nous facturons par heure au client, elle en récupère 13 sur Hassle.»
Un concept encore tout frais
Reste désormais à populariser le concept en France. Les deux plateformes ont déjà bien avancé ailleurs en Europe. Helping, lancé en avril dernier, est déjà implanté dans neuf pays. Quant à Hassle, la start-up dit générer des dizaines de milliers d’heures de ménages par mois en Angleterre et en Irlande depuis fin 2012. En France, les deux start-up refusent de communiquer le nombre d’aide ménagères dans leur base de données ou le nombre d’heures de ménage réservées depuis leurs créations. «Plusieurs centaines», se contentent-elles de préciser.