Ile-de-France: «En 2020, la part des usagers insatisfaits des transports aura fortement diminué», assure Jean-Paul Huchon
INTERVIEW•Les voyageurs franciliens devront encore serrer les dents plusieurs années. Mais le président de la région Île-de-France promet des lendemains meilleurs...Fabrice Pouliquen
RER C, ponctualité, pass Navigo… A un mois de l’audition annuel de Guillaume Pépy (président de la SNCF) et de Pierre Mongin (RATP) par le Stif (Syndicat des transports d’Île-de-France), Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France et du Stif, répond à nos questions sur les transports.
Les Franciliens vont-ils subir deux ans et demi de perturbation sur le RER C, le temps de reconstruire le poste d’aiguillage des Ardoines?
La région a déjà poussé un coup de sang en disant que le délai annoncé par la SNCF était trop long et qu’il fallait des services de substitutions. Guillaume Pépy y travaille, je le sais. Nous aimerions que la SNCF passe sous le cap des deux ans de travaux. Nous préparons actuellement le renouvellement du contrat qui lie le Stif et la SNCF sur l’exploitation du réseau. La SNCF doit démontrer qu'elle sait être plus efficace. Si la SNCF veut poursuivre son activité, développer ses services, elle devra être plus rapide.
Le Stif auditionne le 6 novembre Guillaume Pépy et Pierre Mongin comme c’est le cas chaque fin année. Qu’allez-vous leur dire cette fois-ci?
Je dirai d’abord qu’il y a de bons points. La ponctualité et la régularité de toutes les lignes de la RATP et de la SNCF sont en progrès entre janvier et juillet. Toutes les lignes de métro sont dans l’objectif de ponctualité. Y compris la 13, y compris la 4. Les RER B et D ont aussi beaucoup gagné en régularité. La SNCF peut encore s’améliorer sur le RER A et C. L'audition sera aussi l'occasion de répéter que les délais annoncés pour reconstruire le poste d'aiguillage des Ardoines ne sont pas possibles.
Jacques Rapoport, président de RFF (Réseau ferré de France), évoquait début septembre d’importants travaux de rénovation à réaliser sur le réseau francilien ces prochaines années. Le plus dur est encore à venir?
Il y a effectivement encore beaucoup à faire. Ce n’est pas étonnant. Pendant 40 ans, l’Etat a privilégié les lignes à grande vitesse et a laissé le réseau RER à se dégrader. De nombreux de travaux de rénovation sont désormais engagés. Nous ferons en sorte qu’ils se fassent au plus vite. En 2020, la part des usagers insatisfaits aura fortement diminué notamment avec la construction du Grand Paris Express. De nouvelles routes et de nouvelles lignes de tramway et de métro vont permettre aux usagers franciliens de se déplacer sans plus avoir à passer par Paris. Les tramway T6 (entre Chatillon et Viroflay, ndlr) et T8 (entre le métro Saint-Denis et la gare de Villetaneuse), qui seront inaugurées en décembre, s'inscrivent dans ce cadre-là. Même chose pour les travaux d'extension du T4 jusqu'à Clichy-sous-Bois et Montfermeil qui devraient se terminer en 2018. Les habitants de ces deux communes gagneront quasiment une heure sur leur transport habituel.
Et le Pass Navigo, sera-t-il un jour à prix unique?
C’est un engagement de campagne. Le Navigo est déjà dézoné 170 jours sur 365. Cela coûterait entre 400 et 500 millions d’euros de l’appliquer toute l’année. Je suis en discussion avec les employeurs franciliens pour qu’ils supportent une part du financement via une hausse des versements transports. En contrepartie, ils auraient moins à rembourser à leurs salariés puisque les Franciliens paieraient tous leur abonnement à un tarif moindre. Il faudra aussi obtenir l’aval de l’Etat sur la hausse de ce versement transport. Est-ce qu’on arrivera à le faire d’ici fin 2015? On y travaille.