Micro-entreprise: entreprise de 0 à 9 salariés dont le chiffre d’affaires annuel ou le total de bilan n'excède pas 2 millions d'euros. L'ouverture ce mardi du Salon de la micro-entreprise, au Palais des Congrès de Paris (17e), est l'occasion d'aller plus loin que la définition de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) et de dresser le portrait-robot du micro-entrepreneur francilien.

Pas une goutte d’eau. Il y a 845.000 micro-entreprises en Île-de-France, 353.000 rien qu’à Paris. «C’est environ 95% des entreprises de la région», indique Alain Bosetti, le président du Salon de la micro-entreprise. Ce ratio n’est pas près de diminuer. «Sur les 132.000 entreprises franciliennes créées en 2013, 99% étaient des auto-entreprises», détaille Sandrine Plana, responsable des études à l’APCE (Agence pour la création d’entreprises).

Auto-entrepreneur la moitié du temps. Lancé en 2009, le régime de l’auto-entrepreneur a considérablement modifié le paysage de la micro-entreprise francilienne. «Désormais, une entreprise sur deux créées en Île-de-France est en auto-entrepreneuriat», observe Yves Burfin, chargé d’étude «démographie d’entreprises» à la Chambre de commerces et d’industrie (CCI) de Paris. Mais beaucoup d’auto-entreprises ne sont que des compléments de revenus pour leurs créateurs qui restent salariés pour la plupart. Beaucoup deviennent aussi des coquilles vides qu'on oublie de rayer du registre du commerce.»

Il a 43 ans à la création. Au moment de créer sa nouvelle entreprise, le micro-entrepreneur francilien a 43 ans. «La moyenne nationale est de 38 ans », note Alain Bosetti. Cet âge baisse ces dernières années. «La création du statut d’étudiant-entrepreneur pourrait encore faire chuter la moyenne», estime le directeur du salon de la Micro-entreprise.

De moins en moins d'hommes. Les Franciliennes grignotent des parts dans la création d’entreprise. C’est surtout vrai dans l’auto-entreprise où la part des femmes atteint 36%. Pour les autres micro-entreprises, le chiffre tombe à 29%. «Mais il y a deux ans, nous étions plus proches des 25%», précise Alain Bosetti. La marge de progression reste toutefois importante. Les femmes représentent 49% de la population active francilienne.

Son credo: le service aux entreprises. C’est une autre particularité de l’Île-de-France: 22% des micro-entreprises créées le sont dans le domaine des activités spécialisées scientifiques et techniques. «Contre 15% en France, détaille Sandrine Plana. Ce domaine regroupe les avocats, les experts-comptables, les consultants, les publicitaires… On est dans du service aux entreprises.» Viennent ensuite les domaines de la construction (12%), le commerce de détail (8%), l’information et la communication (9%).

Solitaire avant tout? Sur ce point, le micro-entrepreneur francilien ne se distingue guère des autres: «Ils sont 70% à se lancer sans frapper à la porte d’un réseau d’accompagnement du type France Active, Adie ou autre…» Ce qui réduit leur chance de survie. 55% des entreprises créées sont toujours en vie au bout de 5 ans. «Ce taux passe à 70% pour les entreprises accompagnées», indique Alain Bosetti.

La CCI Paris/ Île-de-France est toutefois plus nuancée. Dans une étude de juillet 2014 sur les créateurs franciliens, elle observe qu’ils sont moins de 30% à avoir monté seul leur projet.» Mais le plus souvent, ils font appel à l’entourage personnel.