Paris: Procès pour un homme qui menaçait de décapiter des coiffeuses sans papier en grève
POLICE•Un suspect a été déféré au parquet pour menaces de mort...20 Minutes avec AFP
Un homme, placé en garde à vue cette semaine, devra comparaître au tribunal correctionnel pour avoir menacé de mort des militants soutenant les coiffeuses africaines sans-papiers en grève à Paris pour obtenir leur régularisation, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Menaces de décapitation
Depuis que les grévistes occupent l'établissement, fin juillet, au 57 boulevard de Strasbourg (10e arrondissement), la CGT qui les soutient a dénoncé à plusieurs reprises un contexte de menaces et d'intimidations. Le quartier de Château d'Eau, dans le nord de Paris, est connu pour abriter de nombreux salons de coiffure «afro». Le 16 septembre, alors qu'une équipe de télévision tournait un reportage sur le mouvement, un homme s'en était pris aux militants. Trois d'entre eux avaient porté plainte.
«Il nous a dit que s'il voyait un reportage à la télé il nous retrouverait et nous décapiterait», a raconté Marilyne Poulain, une responsable de la CGT. «Pour lui, nous n'avions rien à faire là», a-t-elle ajouté.
Interpellé avec un couteau
Interpellé samedi en possession d'un couteau, l'homme a été placé en garde à vue et déféré au parquet de Paris cette semaine, où il a fait l'objet d'une convocation au tribunal correctionnel, notamment pour menaces de mort, selon une source judiciaire. Son procès a été fixé au mois de novembre, a précisé une source proche de l'enquête.
Après une première grève, les coiffeuses avaient obtenu des contrats de travail. Mais début juillet, leur employeur a déposé le bilan. Les salariées et la CGT ont alors déposé plainte pour «traite d'êtres humains, faillite frauduleuse, escroquerie, conditions de travail indignes, abus de vulnérabilité, rétribution inexistante ou insuffisante». «Cet épisode (des menaces de mort) justifie pleinement cette plainte. Maintenant, il faut que l'enquête accélère», a déclaré à l'AFP l'avocat des grévistes, Maxime Cessieux.