Ebola: Comment les hôpitaux franciliens se préparent
SANTE•La première Française atteinte d’Ebola doit être rapatriée ce jeudi à Paris...Oihana Gabriel
La première Française atteinte du virus Ebola était attendue ce jeudi à Paris. Cette volontaire de MSF, contaminée à Monrovia au Liberia, sera hospitalisée à l’hôpital Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne). C’est un des trois hôpitaux franciliens, avec l’hôpital Bichat (18e) et Necker (15e), qui s’était préparé à l’arrivée de patients atteints par cette maladie, qui ravage depuis maintenant six mois l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, à Bichat, une entrée spécifique est prévue pour que ces malades rejoignent les chambres d'isolement sans contaminer d’autres patients.
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Mais l’ensemble des centres hospitaliers parisiens ont été informés et formés de longue date, pour faire face à d’éventuels patients atteints par cette maladie très contagieuse. Ainsi, l'emplacement du matériel nécessaire a été indiqué au personnel médical et vérifié, notamment la date de péremption. Aux urgences de Saint-Antoine (12e), le premier mail concernant Ebola remonte à avril. «La procédure a été remise à jour le 9 septembre», précise Dominique Pateron, responsable du service des urgences de cet hôpital parisien.
Le repérage, un vrai challenge
«Le vrai challenge pour les urgences, c’est le repérage, martèle cet urgentiste. Si une personne qui vient d’un pays contaminé présente de la fièvre, elle doit être immédiatement isolée. C’est évident sur le papier. Mais par exemple, on devrait faire des tests sur les bactéries multirésistantes sur toute personne qui a été hospitalisée à l’étranger. Mais quand vous avez 150 patients à traiter, vous pouvez vous en apercevoir à la fin de son parcours. C’est ce qu’il faut éviter pour Ebola.»
Mais le médecin de Saint-Antoine se veut rassurant. Il détaille la procédure à suivre si un patient présente des symptômes de cette maladie, mortelle dans 50% des cas. «L’isolement, c’est une pratique banale aux urgences. Et le besoin de soins immédiats est très faible. Il faut en revanche que le moins de personnes soient en contact avec le patient et donc qu’on lui fasse le moins de prélèvements possible. Pour éviter tout contact avec la peau et l’air du patient, on devrait alors porter un masque, des lunettes, une double paire de gants, une charlotte, des sur-bottes imperméables et des casaques… Si c’est un adulte, on l’orientera ensuite vers Bichat, si c’est un enfant vers Necker. Et c’est le Samu qui s’occupe du transfert. Les deux spécificités pour Ebola, c’est la qualité supérieure du matériel. Et le déshabillage: comme il ne suffit pas de se protéger du malade mais aussi du matériel qui a été en contact avec lui, il faut être plusieurs pour se déshabiller.»
Les autorités veulent éviter la panique. La malade sera ainsi rapatriée «dans des conditions de sécurité maximale, dans un avion médicalisé dédié», ont assuré mercredi soir les ministères des Affaires étrangères et de la Santé dans un communiqué conjoint, précisant que «les conditions de transport et d’hospitalisation vont strictement respecter toutes les recommandations internationales pour éviter toute contamination d’une tierce personne.»