Les nouveautés de cette rentrée en Ile-de-France
POLITIQUE•Des transports en commun en passant par le prix de la cantine dans les lycées, le président de la région Jean-Paul Huchon a fait le tour des dossiers importants gérés par la région…Oihana Gabriel
Jean-Paul Huchon a débuté, ce mercredi, son discours de rentrée en invitant le public à éviter le «francilian bashing». Et l’a conclu en soulignant: «on ne va pas dire que c’est business as usual, mais business accelerated». Le président de la région, entre deux anglicismes, a défendu son bilan à la tête de l’Ile-de-France… et ses projets pour cette année. Répondant aux critiques de Valérie Pécresse, tête de l’opposition régionale qui accuse l’exécutif d’agir «contre la jeunesse», faute d’investissements dans les lycées, lui et ses vice-présidents ont accusé de confusion et d’approximations l’élue UMP, déjà officiellement candidate aux élections régionales de décembre 2015.
Les lycées.
«Aucun lycée n’est abandonné!, claironne Henriette Zoughebi (Front de Gauche), en charge des lycées. Un quart des lycées franciliens ont été en travaux cet été. Et nous inaugurerons le 472e lycée francilien au Bourget (Seine-Saint-Denis) en septembre». Mais la réelle nouveauté de cette rentrée s’invite dans l’assiette des lycéens. Dès septembre, le prix de la cantine, de 1,50 à 4 euros, sera calculé en fonction du quotient familial, une première en France. Présentée comme une réforme de justice sociale (qui coûte 36 millions d’euros pour les huit départements franciliens), elle est accompagnée d’une amélioration de la qualité (6 millions d’euros). La Seine-Saint-Denis et le Val d’Oise, vont tester cette tarification à 10 tranches avant que la mesure ne soit adoptée par la région entière en quatre ans.
Le chômage.
La région souhaite faciliter le retour à l’emploi des chômeurs. Notamment en proposant au conseil régional de novembre la création d’un «chéquier formation région Ile-de-France». Objectif? Dès janvier 2015, un chômeur en demande de formation n’aurait qu’un dossier à remplir et qu’un interlocuteur. Surtout, il devrait obtenir une réponse rapide, alors que les dossiers prennent entre trois semaines et deux mois actuellement. De plus, cette formation serait totalement gratuite.
Les travaux dans les transports…
Côté travaux, deux nouveaux tramways viennent compléter le maillage francilien. Le T6 poursuit ses essais. Et avant la fin de l’année, la section en surface qui reliera Châtillon (Hauts-de-Seine) à Vélizy (Yvelines) sur 12 km de voies doit ouvrir au public.
En Seine-Saint-Denis, le T8 devrait également être achevé à la fin 2014. Ce nouveau tramway en forme de fourche permettra de relier Saint-Denis et Epinay d’un côté, et Villetaneuse sur l’autre branche. Et Grand Paris Express se met sur les rails. «Le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express, au sud, devrait démarrer au tout début de l’année prochaine», a annoncé Jean-Paul Huchon. La ligne 15 sud reliera, en 2020, 16 gares de Pont de Sèvres à Noisy-Champs en 35 minutes.
…Les tarifs…
Jean-Paul Huchon a réaffirmé ce mercredi matin son ambition de réaliser le passe unique toute l’année avant fin 2015. Une promesse de campagne pourtant difficile à tenir dans un contexte économique tendu. «Nous avons fait la moitié du chemin puisque le dézonage est appliqué 170 jours cette année. Nous travaillons avec les entreprises à un accord sur le versement transport.» Mais augmenter cette contribution locale payée par les entreprises de plus de 9 salariés pour l’amélioration des transports est une piste avancée depuis des années et jamais concrétisée.
…Et la question de leur financement.
Il manque toujours 150 millions d’euros pour améliorer les transports en commun franciliens. En juillet, l’Assemblée a fait avorter une solution qui devait rapporter 140 millions au Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF): l’augmentation de la taxe de séjour. Mais Manuel Valls avait alors assuré: «les engagements pris par le Gouvernement dans le cadre de la feuille de route du Nouveau Grand Paris des transports seront tenus». «Je suis optimiste», avance Jean-Paul Huchon, président de la région et du STIF. Le débat a fait remonter la nécessité absolue d’améliorer les transports. Et notre dossier a un atout, le Grand Paris pourrait créer 200.000 emplois.»