FINANCESA Paris aussi l'austérité gouvernementale inquiète

A Paris aussi l'austérité gouvernementale inquiète

FINANCESAnne Hidalgo devrait rencontrer Manuel Valls pour demander plus de marges de manoeuvre pour boucler son budget toujours déficitaire...
O.G. avec AFP

O.G. avec AFP

Un rendez-vous qui risque d’être tendu. Et qui n’a rien à voir avec le remaniement. Anne Hidalgo devait rencontrer le Premier ministre Manuel Valls mardi pour parler finances. Car la maire de Paris et son équipe s’inquiètent de l’évolution du budget de la Ville. L’entrevue a de bonnes chances d’être reportée, le Premier ministre ayant un nouveau gouvernement à proposer, mais la maire de Paris devrait continuer à faire pression pour sauvegarder des marges de manœuvre.

Les dotations de l’Etat doivent être divisées par deux en trois ans

Car Anne Hidalgo effectue une rentrée avec un fardeau: un trou de 400 millions d’euros dans son budget… et les pistes envisagées cet été pour aider à combler ce fossé ont avorté. Alors la maire de Paris veut ralentir le rythme de la réduction des dotations de l’Etat. L’ensemble des collectivités territoriales touche depuis cette année 1,5 milliard d’euros de moins qu’en 2013 et d’ici fin 2017, le manque à gagner total s’élèvera à 28 milliards d’euros, d’après l’Association des maires de France (AMF). Mais la contribution de la capitale à ces économies s’annonce largement supérieure à la moyenne.

La capitale recevait jusqu’ici annuellement 1,2 à 1,3 milliard d’euros, elle en perd 100 millions cette année, sans doute près de 200 en 2015. «Dans les trois ans à venir, les concours de l’Etat devraient être diminués par deux, et passer à un peu plus de 600 millions d’euros», selon l’Hôtel de Ville.

Anne Hidalgo a réclamé début juillet une baisse moins «brutale», et compte faire voter en ce sens une motion. L’AMF a encouragé toutes les communes à la signer. «Si on baisse les investissements, il y aura un impact négatif sur l’emploi», a-t-elle mis en garde, plaidant pour «un échelonnement» des baisses de dotations. La Ville a toutefois mis en sourdine ses inquiétudes, l’équipe municipale se gardant de tout commentaire avant l’entretien avec Manuel Valls. «La maire a souhaité avoir dès son élection une discussion financière très globale avec l’Etat», rappelle-t-on.

La taxe de séjour, une occasion manquée

Paris demande d’autre part un coup d’arrêt à la progression rapide ces dernières années des prélèvements opérés sur ses fonds pour les redistribuer à des départements et communes pauvres. Au vu de mesures déjà votées par le parlement, cette contribution devrait augmenter de 60 millions d’euros l’an prochain pour avoisiner 450 millions d’euros. «Il faut en rester là», souligne un expert à la mairie.

«La ville de Paris reste une collectivité riche par rapport à d’autres, on en est tout à fait conscient. On soutient la réduction des inégalités entre les territoires» mais celle-ci «va un petit peu vite», explique la mairie.

A cela s’ajoute un contentieux sur la taxe de séjour, perçue par les communes. Dans un premier temps, la hausse de cette taxe qui touchait les touristes devait rapporter 60 millions à la Mairie de Paris, mais en juillet le gouvernement a finalement remis en cause cette solution. Un retournement qui avait fortement déplu à Anne Hidalgo.