Paris Running Tour: Ou comment découvrir Paris en petite foulée
TOURISME•Pour les touristes qui veulent travailler leurs mollets en vacances, l'auto-entreprise de Jean-Charles Sarfati a la solution: le jogging touristique. Quatrième volet de notre série pour découvrir Paris autrement…Fabrice Pouliquen
«Allez-y, je m’adapte à votre allure!» En commençant le footing ainsi, Jean-Charles Sarfati ne prend pas de risque. Ce quinquagénaire affûté est un adepte de la course à pied, au point d’avaler en moyenne 80 km par semaine, se coltiner au minimum un marathon par an et remporter depuis plusieurs années maintenant, dans sa catégorie vétéran, un challenge de 15 courses pédestres réparties dans les arrondissements parisiens. Pas facile donc de l’essouffler!
Aucune recherche de performance
Mais ce vendredi matin, le but n’était pas la recherche de performance mais la découverte de Paris. Ce concept de tourisme, encore émergent, a un nom: le sightjogging ou le jogging touristique. L’idée: découvrir une ville les baskets au pied et en petites foulées. Paris Running Tour, lancée par un ami de Jean-Charles Sarfati, est sur cette niche depuis 2008. «Je suis arrivé deux ans plus tard. Je suis aujourd’hui auto-entrepreneur sur cette activité et j’ai deux guides auxquels je fais appel en tant que prestataires.»
Il n’y a pas de quoi encore en faire une activité à plein-temps. Jean-Charles Sarfati est informaticien 70 % de sa semaine. «Mais en juillet dernier, cela a très bien marché, observe-t-il. J’ai fait jusqu’à trois visites par jour.» Et le parisien ne demande que ça: lâcher un peu plus encore l’ordi. Autant d’ailleurs pour le plaisir de courir que celui de faire découvrir sa ville. Jean-Charles Sarfati ne cesse de le marteler: il adore Paris et, «quand un touriste que j’accompagne est dans sa bulle et ne s’intéresse pas beaucoup à mes explications, je suis rapidement frustré».
En short entre les colonnes de Buren
C’est que Jean-Charles Sarfati en a des choses à montrer. En partant du métro Cadet (9e), le guide-joggeur vous fera arpenter les multiples petits passages de l’arrondissement. Verdeau, Jouffroy et Panoramas. Direction ensuite le Palais Brongniart, Notre-Dame-des-Victoires et la place des Victoires, la Bourse de commerce de Paris, le Louvre et le Jardin des Tuileries pour ensuite longer la Seine côté Rive Gauche jusqu’au Pont Neuf. Il y en a pour huit kilomètres de footing, exécutés au trot et parsemés de multiples arrêts. «C’est tout l’intérêt du jogging touristique, raconte Jean-Charles Sarfati. La possibilité de s’arrêter quand on veut et aller partout.» En short, on se retrouve même à slalomer entre les colonnes de Buren, entrer dans la Bourse de commerce ou faire un crochet dans les jardins du Palais Royal…
Une façon de débroussailler Paris…
Amusant et instructif! Même si Jean-Charles Sarfati reconnaît ne pas trop pouvoir approfondir ses explications. C’est une limite du sightjogging: il faut tout de même garder un certain rythme. «Mais l’expérience est parfaite en début de séjour, argumente le guide. C’est un bon moyen de débroussailler Paris et choisir ensuite les coins à approfondir pour les jours suivants.» Ses clients sont pour l’essentiel américains, canadiens et brésiliens. Mais dans le lot, il y a aussi quelques Parisiens désireux de redécouvrir leur ville.