INTERVIEWMaker Faire: «Des centaines de profils de bidouilleurs existent»

Maker Faire: «Des centaines de profils de bidouilleurs existent»

INTERVIEWLe mouvement Maker Faire débarque pour la première fois au Cent Quatre ce week-end. Le fondateur du FabShop répond à «20 Minutes»…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Le 18 juin sera désormais la journée nationale de la bidouille aux Etats-Unis. Ainsi l’a décrété Barack Obama lors de la première Maker Faire organisée mercredi à la Maison Blanche. La Maker Faire? Un festival itinérant qui réunit les passionnés de bricole en tout genre… Paris a déjà accueilli plusieurs grandes fêtes de la bidouille, mais pas encore de Maker Faire. Le FabShop répare l’oubli ce week-end au Cent Quatre, coproducteur de l’événement. Bertier Luyt, le fondateur du FabShop, en dit plus à 20 Minutes.

C’est quoi au juste le mouvement Maker Faire?

Le mouvement a été lancé par l’Américain Dale Dougherty en 2004. Il s’appuie sur l’essor des Fab labs, ces ateliers qui mettent à disposition du public des outils pour fabriquer des objets. Il y a toute une communauté de passionnés de bidouille qui émergent dans ces ateliers. Des personnes avides de fabriquer, d’inventer ou de détourner des objets… Le Maker Faire est un festival itinérant qui vise autant à faire se rencontrer ces «makers» qu’à initier un nouveau public à cette approche. On est plus seulement dans le «Do it yourself» (Fais-le toi-même) mais dans le Do it together (Faisons-le ensemble). La première Maker Faire a eu lieu à San Mateo, en Californie en 2006. Il y en a aujourd’hui plus de 100 dans le monde dans plus de 25 pays.

Pourquoi le mouvement arrive seulement maintenant en France?

Le Maker Faire est une licence. Il a fallu du temps au FabShop pour obtenir le droit de l’utiliser. Mais la France n’est pas en retard sur le Do it yourself. On estime à une centaine le nombre de Fab labs ouverts au public aujourd’hui. Et autant de Fab labs privés au sein d’entreprises ou d’université… La Maker Faire ne sera pas non plus la première fête dédiée au «Do it yourself» à Paris. D’autres rassemblements existent, les Open Bidouille Camp notamment.

Qu’est-ce qu’on pourra voir au 104 ce week-end?

Nous occuperons la halle Aubervilliers, la nef Curial et les écuries, soit près de 5.000 m2 de surface. Il ne faudra pas s’attendre à une foire classique avec des allées bien rangées, mais bien plus à un lieu plein de vie avec 120 makers du monde entier qui vous feront des démonstrations de leurs objets… L’idée sera de montrer toute la diversité du mouvement Maker Faire. Il n’y a pas que des robots ou des impressions 3D. Des centaines de profils de bidouilleurs existent. Ce week-end, nous aurons par exemple un Norvégien qui a mis au point un robot qui fabrique des pancakes, mais aussi Joe Hudy, un brillant Américain de 16 ans qui avait épaté Barack Obama avec son canon lanceur de marshmallow. Mais il y aura également des projets à découvrir dans le domaine de la cuisine, de la couture, de l’origami, de la modélisation 3D… Un dernier exemple: un concours de robotique réunira douze équipes dont une indienne. Elles rivaliseront sur des projets de simulation de déplacements sur Mars…

Le Maker Faire, c’est sur un week-end… Mais comment faire à Paris pour bidouiller toute l’année?

Frappez à la porte des Fablabs! Il y a notamment La Nouvelle Fabrique au Cent Quatre. Un autre vient d’ouvrir dans le Marais. Il s’appelle Maker/Seine. Il y a aussi la Draft, sur l’espanade Nathalie-Sarraute, dans le 18e. Le FabShop projette aussi d’ouvrir le Fabclub avant la fin de l’année près de la Bastille. En banlieue parisienne, l’université de Cergy-Pontoise a aussi son Fac Lab, ouvert au public, et Montreuil a son atelier Ici Montreuil.

Première Maker Faire de Paris ce week-end au Cent Quatre

Elle se déroule samedi 21 et dimanche 22 juin de 10h à 19h, au Cent Quatre, 5 rue Curial. Près de 15.000 visiteurs sont attendus. L’entrée est fixée à 13,90 euros en prévente et à 15 euros sur place. Toutes les informations sont sur makerfaireparis.com.