CONDITIONS DE TRAVAILDes télécentres pour ne pas gaspiller son temps dans les transports

Des télécentres pour ne pas gaspiller son temps dans les transports

CONDITIONS DE TRAVAILConcilier vie personnelle et vie professionnelle est indispensable pour être heureux au travail, selon un sondage TNS Sofres publié ce lundi. Pas facile en île-de-France, où il faut déjà 40 minutes pour rejoindre son lieu de travail…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Concilier boulot et vie perso. Et si c’était ça aujourd’hui la quête du Graal? A l’occasion de la 11e Semaine pour la qualité de vie au travail, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a publié hier une enquête commandée à TNS Sofres qui abonde dans ce sens. Pour 75% des salariés, un bon équilibre entre vie privée et professionnelle est un élément essentiel de la satisfaction au travail. Ce point arrive pour la première fois en tête des préoccupations des salariés dans ce baromètre, devant l’intérêt du travail et l’ambiance entre collègues.

41 minutes dans les transports chaque matin

Cette tendance est encore plus forte en Île-de-France où 26% des salariés franciliens ramènent du travail à la maison, contre 17% dans les autres régions. Les raisons sont multiples. «La région parisienne concentre un plus grand nombre de cadres et le taux d’activité des femmes y est plus important qu’ailleurs», explique Sophie Savereux, directrice de l’Agence régionale pour l’Amélioration des conditions de travail (Aract) d’Île-de-France.

Surtout, il y a ces maudits transports. Les Franciliens mettent en moyenne 41 minutes à rejoindre leur travail chaque matin. Et autant le soir. Pour 20% des salariés franciliens, ce trajet dépasse même une heure. Rageant et pas sans conséquences dans la gestion de sa vie personnelle. «50% des salariés franciliens sont absents de leur domicile plus de dix heures par jour contre 30% pour les autres régions», indique Sophie Savereux.

En attendant la téléportation, peu de solutions existent à ce jour pour éviter la cohue des transports. Le télétravail semble être la seule alternative qui émerge concrètement. «Mais celle-ci monte en puissance avec le développement de la fibre optique qui permet d’avoir à la maison des conditions proches de ce qu’on peut avoir en entreprises», observe Anne-Sophie Calais, directrice d’Initiatives Télécentres 77 qui favorise le développement du télétravail en Seine-et-Marne.

Le boom des télécentres

Le télétravail ne signifie plus uniquement rester à domicile. De nouvelles formes émergent. Les télécentres en particulier. «Ces espaces de travail, partagés entre télétravailleurs d’entreprises différentes, visent à offrir la panoplie des services du bureau au plus proche du domicile des salariés», indique Marie-Hélène Feron, chargé de mission à La Fonderie, l’agence numérique de l’ïle-de-France.

En Seine-et-Marne, Initiatives Télécentres 77 a ouvert cinq télécentres depuis fin 2013 avec le soutien du conseil général du département. «Nous proposons aujourd’hui 150 postes de travail à distance, précise Anne-Sophie Calais. Nous devrions être à 500 d’ici à la fin d’année avec l’ouverture de sept nouveaux centres.»

Et il n’y en a pas que pour la Seine-et-Marne! La Fonderie recense aujourd’hui 77 espaces de travail partagé en Île-de-France, espaces de coworking et les télécentres confondus. «Environ 25 autres sont en projet, indique Marie-Hélène Feron. En début d’année, un consortium vient aussi d’être signé entre Orange, la Caisse de dépôts et Régus, société qui développe des centres d’affaire, pour faire naître un autre réseau de télécentres.» Cette solution du télécentre ferait gagner 80 minutes par jour en Ile-de-France aux salariés, selon une enquête de la Caisse des dépôts paru en mars dernier. Pas mal, non?

Vendredi, visitez les espaces de travail collaboratif franciliens

Vendredi après-midi, la Fonderie organise, dans le cadre de son cowotour, des visites guidées d’espaces de travail collaboratif franciliens, que ce soit des espaces de coworking, des ateliers partagés, des fablabs, des télécentres… L’opération est ouverte à tous. Les inscriptions se font sur le site du Cowotour 2014.