URBANISME«La métropole est devenue le plus grand terrain de sport»

«La métropole est devenue le plus grand terrain de sport»

URBANISMELes liens entre sports et ville sont au cœur de l’exposition «Sports, portrait d'une métropole», présentée au Pavillon de l'Arsenal à partir de mardi…
Mathieu Gruel

Mathieu Gruel

En ville, le sport est partout. Mais pas toujours où on l’attend. Des bords de Seine à la dalle de la Défense ou à l’esplanade des Invalides, la pratique sportive à Paris apparaît comme «hybride, complexe, mélangée», souligne Thierry Mandoul, architecte et enseignant à l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais.

Avec une quinzaine d’autres personnes, il a participé à la mise en place de l’événement «Sports, portrait d’une métropole», présenté du 27 mai au 31 août au Pavillon de l’Arsenal (4e). Une exposition qui se propose d’interroger les rapports entre le sport et la ville. Entre l’architecture et le jeu. Et dans un espace comme le Grand Paris, «l’intégration du sport peut se faire de différentes façons, en fonction de l’espace disponible», remarque Alexandre Labasse, directeur général du Pavillon de l’arsenal.

Stratégie territoriale

Jusqu’à présent, «l’une des spécificités parisienne avait été de mettre les grands équipements en périphérie et dans les bois», explique ce dernier. Une stratégie territoriale, «voulue par le baron Pierre de Coubertin lors des JO de 1924», qui montre aussi comment de grands événements sportifs ont pu modifier la ville.

Notamment avec la Coupe du Monde 98 et «l’implantation du Stade de France, qui a permis de remodeler la Plaine St Denis», rappelle Thierry Mandoul. Mais aussi «avec le quartier des Batignolles (17e) et le Vélodrome de Saint Quentin (Yvelines), qui ont quand même été lancés», explique Alexandre Labasse. Et ce, malgré l’échec de la candidature parisienne aux JO de 2012.

Mais cette tendance serait en train de s’essouffler. «Pour l’Euro 2016, il n’y a pas de grand projet dans les cartons», explique le directeur du Pavillon de l’Arsenal. Selon lui, «les demandes croissantes d’équipements», obligeraient désormais à des constructions régulières et planifiées.

Obliger d’innover

Si l’Ile-de-France peut déjà compter sur près de 28.000 équipements, dans Paris, «ils ne sont pas toujours très visibles». Et pourtant, «il y en a une très grande densité», explique Nicolas Guerin, architecte de l’agence NP2F.

A l’inverse, des villes nouvelles disposant de plus d’espace ont pu mettre en place des politiques d’aménagements plus visibles. «Comme Cergy-Pontoise avec sa base nautique», explique Thierry Mandoul. On y retrouve également, comme avec Aren’Ice, des «clusters» qui regroupent plusieurs équipements en un même lieu.

Mais dans Paris, la forte pression foncière oblige à des intégrations parfois innovantes. Comme la création d’un terrain de basket entre deux étages d’une cité étudiante, ou l’installation d’un terrain de sport sur le toit d’un immeuble. «Le manque de place oblige à innover», appuie Alexandre Labasse.

Terrain de jeu des architectes

Quant «aux grands équipements, ils s’ouvrent désormais sur l’extérieur et sur la ville», explique Julien Pansu, du Pavillon de l’Arsenal. «Comme pour le nouveau stade Jean-Bouin, qui intègre des galeries marchandes».

Désormais, «le sport aurait tendance à s’immiscer un peu partout», résume Nicolas Guerin. En fait, «la métropole est devenue un grand terrain de sports», ajoute Alexandre Labasse. Et un beau terrain de jeu pour les architectes.

Sports, portrait d'une métropole. Exposition présentée au Pavillon de l'arsenal, du 27 mai au 31 aoput 2014. Entrée libre du mardi au samedi de 10h30 à 18h30 et le dimanche de 11h à 18h. En parallèle, cette manifestation se décline galement en ouvrage, retransmissions en direct, nocturnes évènementielles, promenades urbaines, rides dans la ville et initiations à plus de 14 sports urbains sur un « playground », terrain de jeux éphémère construit devant le Pavillon de l’Arsenal.