IMMOBILIERLes prix de l’immobilier parisien pourraient baisser de 35% en dix ans

Les prix de l’immobilier parisien pourraient baisser de 35% en dix ans

IMMOBILIERSelon une étude réalisée par deux économistes et publiée dans le livre «Immobilier, comment la bulle va dégonfler», paru début avril…
Sélèna Jeusset

Sélèna Jeusset

Et si les prix dans la capitale revenaient à leur niveau de 2011? C’est en tout cas la prévision qui émane du livre Immobilier, comment la bulle va dégonfler, une étude réalisée par deux économistes, Jean-Luc Buchalet et Christophe Prat. D’après eux, le prix de l’immobilier sur la capitale devrait ainsi baisser de 35 % en 10 ans.

«Un scénario envisageable et souhaitable», indique Thierry Delesalle, notaire de Paris. «On observe ce graphique depuis quelques mois déjà», précise-t-il. D’ailleurs, dans les faits, les prix sont déjà en train de se réduire depuis deux ans, confirme-t-il.

Les acheteurs potentiels peuvent donc se réjouir. Mais ces prévisions restent largement hypothétiques. «On n’est jamais sûr de ce qu’il se passera dans l’avenir», prévient le notaire. «Le marché de l’immobilier dépend de plein de paramètres.»

Une stabilité des prix plutôt qu’une baisse

Si cette baisse de 35 % n’est pas négligeable, elle ne représente pas non plus une révolution sur le marché. «Une bulle s’est formée entre 2011 et 2012 quand l’immobilier a augmenté de 40 %. Désormais, elle se dégorge lentement.» En gros, une telle baisse ne permettrait donc que de revenir au prix de l’immobilier d’avant 2011.

On préfère d’ailleurs éviter, du côté des propriétaires, une réduction trop importante. «Paris est déjà bien inférieure au prix d’autres capitales, comme Londres par exemple» note Denys Brunel, président de la chambre des propriétairespParisiens. «On a déjà découragé l’investissement locatif, alors si en plus on perd de l’argent quand on vend, ça ne peut pas fonctionner.»

Des Parisiens trop angoissés pour acheter

Et en effet, les transactions immobilières sont plus timides ces derniers temps. Même si la demande sur Paris est toujours aussi élevée, les transactions ont baissé de 27 % depuis 2007. «De 38.500 ventes en moyenne en 2007, on en dénombre aujourd’hui entre 26.000 et 28.000 par an», détaille Thierry Delesalle.

Même avec des taux d’emprunts au plus bas, les Parisiens ne se précipitent plus pour devenir propriétaires. Un phénomène «dû à la morosité» selon le notaire. «La crise économique apporte un côté anxiogène. Pour relancer le moteur, il faut des événements positifs, comme une Coupe du monde par exemple.»

Même son de cloche du côté de Denys Brunel, qui estime qu’«il faut redonner confiance en l’avenir». L’envie d’acheter n’est pas présente si les Parisiens ont peur de se retrouver au chômage, ou d’investir un argent dont ils pourraient avoir besoin en cas de coup dur.» Le marché immobilier parisien reste donc plus que jamais suspendu à la reprise économique.