Marque des rappeurs: «Les artistes aiment transmettre leur look à leur public»
STREET WEAR•Mourad Bouchajra, fondateur du blog Street Rules, nous aide à décrypter l’intérêt de fonder une marque de vêtements pour un rappeur…Sélèna Jeusset
Les marques de vêtements des rappeurs sont un vrai symbole de leur notoriété. Fin avril, un jeune vendeur de 19 ans qui travaillait dans la boutique parisienne de vêtements de Booba (Unküt) a été roué de coups.
Le rival de Booba, Rohff, a reconnu avoir frappé en premier. Le rappeur a été mis en examen pour «violences volontaires en réunion et avec préméditation». Encore aujourd'hui, de sa cellule, il communique avec ses fans et entend ne pas s'arrêter là dans la rivalité, «barre ta gueule quand j'reviens» écrit-il sur son compte Facebook le 4 mai.
Mourad Bouchajra, fondateur du blog «Street Rules» dédié au Street Wear, aide 20 Minutes à décrypter le phénomène des marques de vêtements des rappeurs.
Pourquoi beaucoup de rappeurs possèdent leur propre marque de vêtement?
Cette pratique existe depuis longtemps. Ça a commencé avec NTM ou Joey Starr, plus récemment c’est Rohff ou Booba. Sur 90 % des vêtements produits, la marque est écrite en gros dessus.
Tout le monde sait qui est le fondateur du vêtement. En conséquence, si tu supportes Booba, il vaut mieux s’habiller en Unküt. C’est comme les maillots d’équipe de foot. La marque est le vecteur de ce que tu écoutes. D’ailleurs, certains rappeurs vendent le CD avec les vêtements.
Est-ce qu’on peut faire une réelle distinction entre les différentes collections des rappeurs?
Beaucoup de basiques se ressemblent. Vortex (Maître Gims), Distinct (Rohff) c’est pareil, le pire étant la marque Swagg (La Fouine). Je suis neutre, car je ne suis fan d’aucun rappeur. La collection de Booba est la seule collection qui se démarque vraiment.
Il y a vraiment de la créativité, la marque ose prendre des risques et s’écarter un peu de la base. Mais, ce n’est pas LA référence. D’autres rappeurs, moins connus du grand public, développent aussi des produits qui valent le détour, confectionnés après un travail de recherche très important.
Pensez-vous qu’il s’agit d’un moyen de toucher de l’argent?
C’est un vrai business, mais c’est autant pour se faire de l’argent que pour l’amour du style. Tous les rappeurs ont un look particulier et ils aiment le transmettre à leur public. C’est un vrai processus d’identification.