Reflet des tendances, la Foire de Paris accueille cette année des food trucks, un espace sur l’économie collaborative, des activités d’upcycling et un «espace coquin» (interdit aux moins de 16 ans). Plus qu’un simple alignement de vendeurs de sextoys, cet espace accueillera durant les quinze jours de la foire des shows burlesques, des initiations au pole dance, des ateliers d’écriture érotique et des séances de coaching sexo.

«Des objets de plaisir à la lingerie fine, des livres qui se lisent à une main à la cosmétique érotique, vous allez découvrir (ou re-découvrir) tout ce qui est dédié à la sensualité», promet la directrice artistique de l’espace, Camille Emmanuelle. A l’ouverture du salon, ce mercredi matin, c’est plutôt la curiosité qui pousse les premiers visiteurs à passer le rideau orné des dessins suggestifs de Fred Bernard. «C’est une bonne idée, on n’a pas l’habitude de voir ça tous les jours, réagit Claudina, 49 ans. Même si on trouve tout facilement sur Internet, ça permet de toucher et de tester.»

«Réfléchir à sa sexualité»

Pas du tout gênés, les visiteurs déambulent entre les vibromasseurs et les crèmes de truffe «qui augmentent le désir sexuel». «On vient de découvrir qu’il existait aussi des réunions Tupperware pour les sextoys, d’ailleurs nous avons pris de la documentation…», sourient Michel et Agnès, qui regardent avec curiosité les livres exposés par la librairie érotique La Musardine. «Ca apporte un peu de nouveauté et ce n’est pas du tout choquant car on sait bien ce qui nous attend quand on entre!», estime Sophie, une habituée de la Foire.

Sur le stand voisin, la «Tour est folle» trône. Pour Sébastien Lecca et Thibaut Lanchais, ses créateurs, la présence de l’univers de la sensualité à la Foire de Paris permet «de participer à la démocratisation des produits» et de «redonner ses lettres de noblesse à l’érotisme à la française». Un peu plus loin, les champagnes Marniquet espèrent se démarquer des nombreux exposants gastronomiques en associant le champagne à «des moments de plaisir». Au milieu de ses pommes d’amour bien rouges et des biscuits en forme de cœurs à briser, Samira se dit elle «curieuse de voir quel genre de clientèle on va avoir». Mais pour Sébastien Lecca, l’idée de l’espace coquin est surtout de prendre un temps pour «réfléchir à sa sexualité». Et d’en parler, si besoin, avec des animatrices d’ateliers sexo ou l’association Solidarité sida.