PORTRAITDelphine Bürkli incarne le renouveau de la droite parisienne

Delphine Bürkli incarne le renouveau de la droite parisienne

PORTRAITLa nouvelle maire UMP du 9e explique ses priorité pour son arrondissement...
Oihana Gabriel

Oihana Gabriel

Dès le lendemain de l’élection, les habitants du 9e ont reçu un petit mot de remerciement de celle qui va devenir leur maire le 13 avril. Delphine Bürkli, seule candidate de la droite à avoir ravi un arrondissement à la majorité, se dit prête à relever le défi. A 39 ans, cette fille de commerçants du 9e qui a grandi près du square Montholon incarne le renouveau de la droite parisienne.

Elle a choisi une liste jeune et ouverte aux centristes

Si cette petite brune souriante, devenue conseillère de Paris en 2008, peut être fière de sa réussite, elle joue collectif. Comment elle explique le basculement d’un arrondissement détenu par la gauche depuis 2001? «J’avais une implantation ancienne et une liste de large rassemblement avec des centristes et ouverte sur la société civile. J’ai bataillé pour avoir sur ma liste des visages du quartier, qui ont en moyenne 42 ans et qui correspondent à la sociologie et à la diversité de l’arrondissement.» Et pourtant, le combat n’était pas gagné d’avance. «C’était un peu David contre Goliath, ils avaient des moyens en face et Anne Hidalgo a beaucoup soutenu Pauline Véron.» Ce qui n’a pas porté chance à la candidate socialiste et adjointe du maire sortant Jacques Bravo. «Sur les bulletins, le nom d’Anne Hidalgo était plus gros que celui de Pauline Véron. Au dépouillement dimanche, les gens me disaient qu’ils entendaient, Bürkli, Hidalgo.»

Passionnée par les questions européennes et par l’Histoire, qu’elle a enseignée quelques années, Delphine Bürkli tente de préserver un peu de sa vie personnelle, nourrie «d’amis qui ne font pas de la politique», de romans, de voyages et de course à pied. «Avec ma famille, on parle d’autre chose. Faire de la politique à Paris, c’est plus difficile encore qu’ailleurs parce qu’on est plus exposé. Mon père était étonné de voir ma photo dans les quotidiens France Antilles et Le Dauphiné Libéré…»

Ses mentors ont pour nom Philippe Séguin, l’adversaire malheureux de Bertrand Delanoë en 2001, Pierre Lellouche, dont elle fut attachée parlementaire. Et désormais Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle salue son courage et espère qu’elle mènera l’opposition vers la reconquête de Paris «qui a commencé dans le 9e».

Dimanche soir, après avoir fait le tour des bureaux de vote du 9e, c’est au quartier général de NKM qu’elle a vécu la soirée électorale. «J’étais très concentrée, à la fois triste pour Nathalie Kosciusko-Morizet et heureuse pour mon arrondissement. Les résultats du 9e sont arrivés assez vite. A partir du moment où j’ai vu que j’étais en tête dans des bureaux de vote de l’est de l’arrondissement je me suis dit, c’est bon. On a ensuite attendu d’avoir les résultats dans le 4e arrondissement.» Pour aller fêter sa victoire dans le 9e.

Garder la mixité de l’arrondissement

Ses priorités pour l’arrondissement? Le logement. «Un 50 m2 dans le 9e, c’est 1.500 euros de loyer par mois, s’indigne la maire UMP. Il faut faire du logement, encourager des investisseurs privés, plutôt que de préempter.» Sur le terrain, les thèmes de l’insécurité, de la propreté, des espaces verts revenaient souvent. Et la jeune femme veut protéger le riche patrimoine culturel du quartier et encourager la synergie entre les infrastructures. «Les gens qui s’installent dans le 9e ont les moyens de vivre à Neuilly, ils viennent ici parce qu’ils sont attachés au côté culturel de l’arrondissement.»

Mais sa première gageure, c’est de préserver la mixité du 9e. «J’ai longtemps habité rue Caumartin, le dimanche c’est un no man’s land… Au nord de la rue Châteaudun c’est l’endroit des familles, plus traditionnel côté Trinité, plus bobo dans le centre du 9e et un tout petit peu plus populaire vers Barbès. Pendant la campagne, j’ai senti un manque de dialogue entre les plus aidés et les plus aisés. A nous d’avoir un discours qui rassemble.»

Pour le non-cumul des mandats

Partisane du non-cumul des mandats, dans les fonctions comme dans le temps, cette élue «volontaire et méthodique», selon ses mots, sait qu’il ne sera pas aisé de faire bouger les lignes. «On a des élus qui sont là depuis longtemps à gauche comme à droite et qui ne sont pas faciles.»

Et la jeune maire du 9e de résumer sa vision: «La politique, je ne la considère pas comme la guerre civile… mais il faut avoir une structure un peu militaire.»