PARISVIDEO. Paris, une ville à fort capital érotique

VIDEO. Paris, une ville à fort capital érotique

PARISL’auteur de «Paris couche-toi là» nous guide dans les lieux sexys de la capitale…
Audrey Chauvet, vidéo Thomas Lemoine

Audrey Chauvet, vidéo Thomas Lemoine

Nous avions rendez-vous à Pigalle, évidemment. «Je vous emmène dans des endroits où l’on n’ose pas aller», m’annonce Camille Emmanuelle, l’auteur de Paris couche-toi là (ed. Parigramme). Pour écrire ce guide, elle a «enquêté» dans plus de 60 lieux, du très fleur-bleue Musée de la vie romantique au célèbre club échangiste les Chandelles, qui justifient la réputation sensuelle de la capitale. «Paris a un capital érotique fort, explique Camille. C’est lié aux cabarets, aux films américains des années 1950 où les amoureux marchaient au bord de la Seine, à l’artisanat de la lingerie et de la parfumerie, aux couples qui s’enlacent sur les bancs…»

Si les cabarets sont souvent devenus des attrape-touristes et les pics de testostérone des pics de pollution, Camille assure que Paris n’a pas perdu son sex-appeal: «Quand on y vit, on ne voit plus la beauté de la ville. Il faut changer de regard, comme on redécouvre un amant un matin en ouvrant les yeux.»



«Garder le côté léger et joyeux de l’érotisme»

Première étape de notre balade coquine, le Musée de l’érotisme, que Camille juge «un peu poussiéreux» et surtout complètement dédaigné par les Parisiens. «Il n’y a quasiment que des touristes, c’est dommage car les expositions temporaires sont très intéressantes», nous conseille-t-elle. Un peu plus loin sur le boulevard de Clichy (18e arrondissement), nous nous arrêtons devant le cinéma X L’Atlas. «Les cinémas pornos sont morts avec les VHS, les DVD et Internet, qui permettent de regarder les films chez soi», explique-t-elle, se demandant où iront bientôt s’amuser les petits vieux qu’elle a vus se rendre au Beverley (rue de la Ville-Neuve, 2e arrondissement).

Nous traversons le «quartier rouge» pour arriver au Sexodrome, devenu plutôt un supermarché du sexe qu’un lieu de stupre. «Les sex-toys se sont beaucoup démocratisés, ça ne choque plus tellement les Parisiens d’en acheter», estime Camille, pour qui braver les interdits n’est pas indispensable au plaisir: «Beaucoup de gens me disent que la nuit parisienne était plus libertine avant, mais nous avons beaucoup gagné en liberté sexuelle et je préfère démystifier les lieux liés au sexe pour ne garder que le côté joyeux et léger de l’érotisme.»

Paris n’est pas une fille facile

Légères, c’est la sensation que nous avons en nous perchant sur les talons de 14cm de la boutique Ernest, qui chausse nombre d’artistes et de travestis. «Nous organisons des ateliers pour les femmes qui veulent apprendre à marcher sur des talons hauts et explorer leur féminité», explique Isabelle, gérante de ce magasin mythique. «Beaucoup de femmes ont lancé des échoppes, des cours, des soirées érotiques. Je me suis intéressée à celles qui se réapproprient les codes de l’ultraféminité pour devenir des féministes en bas résille!», sourit Camille.

Fatiguées de nos déambulations en escarpins, nous finissons la balade dans le jardin romantique de l’hôtel Amour, rue de Navarin (9e arrondissement). Dans son guide, Camille raconte (pudiquement) le rendez-vous qu’elle y a donné à son amoureux. «C’était très excitant de se rejoindre dans un hôtel alors que nous habitons à Paris. C’est un beau cadeau à faire à son partenaire», nous dit-elle. Rallumer le désir, voilà aussi ce que les Parisiens devraient faire avec leur ville: «Paris n’est pas une fille facile: elle est capricieuse, mondaine, elle coûte cher… Mais en la connaissant mieux, elle devient un formidable terrain de jeu.» Une balade avec Camille nous a fait à coup sûr retomber amoureux de la capitale.