ANALYSEUne étude brosse le portrait des Franciliens

Une étude brosse le portrait des Franciliens

ANALYSEGalère la vie Francilienne? Pas vraiment selon l’enquête TNS Sofres, présentée ce jeudi matin et qui dresse un portrait des Franciliens...
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

C’est quoi au juste un Francilien? Une étude TNS Sofres, réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation pour l’innovation politique, avec le soutien de la région Ile-de-France, s’est penchée sur la question. Publiée ce jeudi matin, elle brosse le portrait des habitants d'lle-de France.

Optimisme individuel... Premier enseignement: les Franciliens sont globalement satisfaits de leurs conditions de vie. Ils sont 48% à estimer vivre dans un cadre de vie tout à fait agréable et 42% plutôt agréable. Ils sont même 90% à considérer disposer d’un logement satisfaisant, 83% pensent avoir un accès satisfaisant aux transports en commun et 85% se sentent bien dans la commune où ils vivent. Au-delà des conditions de vie, les Franciliens sont 79% à être convaincus qu’ils vont s’en sortir à l’avenir. Un pourcentage bien au-dessus de la moyenne nationale établie à 67%.

... Mais peu de confiance en l’avenir. Cet optimisme individuel se heurte toutefois à un pessimisme collectif. Sur ce point, les Franciliens ne sont pas si différents des Français. «Ainsi, 84% des habitants d’Ile-de-France estiment ainsi que le monde ne va pas bien, dont 28% pas du tout bien, commente ainsi Guénaelle Gault, directrice de l’unité “stratégie d’opinion” chez TNS Sofres. Seulement 26% des Franciliens s’attendent également à ce que leurs enfants vivent mieux qu’eux.»

Plus ouverts? Toujours selon l’étude, le rapport à l’autre des Franciliens apparaît ambigu voire problématique. S’ils sont 76% à estimer que la présence d’immigrés en France est source d’enrichissement culturel, leurs avis sont en revanche bien plus clivés sur le fait de savoir s’il y a trop d’immigrés en France (44% d’accord contre 53%). Même chose: une minorité non négligeable estime que l’on ne se sent plus chez soi comme avant (41%) ou encore que l’islam est une menace pour l’occident (37%). «Malgré tout, sur chacun de ces points, les Franciliens se montrent plus ouverts au monde que ne le sont l’ensemble des Français», note Guénaelle Gault.

Un besoin de reconnaissance. «Nous avions déjà analysé la défiance des Franciliens vis-à-vis de leurs élites, poursuit Guénaelle Gault. Dans cette étude, nous avons également retourné la question et demandé aux sondés s’ils estimaient avoir la confiance de leurs entreprises ou des hommes politiques.» Et les réponses sont éloquanentes: 49% des Franciliens estiment que les entreprises ne font pas confiance à leurs citoyens. Surtout, 74% pensent que les politiciens ne font pas confiance aux citoyens. Et 26% des Franciliens se disent également insatisfaits des possibilités de s’exprimer et de participer à la vie publique.

Sept familles politiques. Enfin, ce portrait des Franciliens établit sept familles idéologiques distinctes. Les néo-militants, «que l'on peut rapprocher des bobos», précise Guénaelle Gault, représentent 20% des Franciliens. Les mondialisés libéraux (12%) se caractérisent par leur image positive de la mondialisation. Les conservateurs assumés (14%) estiment, eux, qu'il y a trop d'imigrés en France et sont très préoccupés par l'insécurité. Les anxieux désorientés (14%) sont en attente de plus d'ordre, d’autorité et de sécurité. Les alternatifs responsables (14%) montrent un fort libéralisme en terme de mœurs, que ce soit sur le rôle de la femme, l'homosexualité, l'homoparentalité... Les néotraditionnalistes (12%) considèrent la religion comme un ressort principal d'un monde meilleur. Enfin, chez les fragiles isolés (14%) domine fortement le sentiment de ne plus se sentir chez soi.

Méthodologie

Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1.002 personnes de 18 ans et plus, représentatif de l’ensemble de la population de l’île-de-France du 26 au 30 août 2013.