Goldenberg aux mains des Costes?

Goldenberg aux mains des Costes?

Les frères Costes seraient sur le point de finaliser un tour de table leur permettant de racheter le restaurant Goldenberg
©2006 20 minutes

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Ce pourrait être le mariage de la carpe (farcie) et du lapin. De la tradition yiddish et du savoir-faire aveyronnais. Les frères Costes, déjà propriétaires d'une trentaine de restaurants et bars chics à Paris, seraient, selon nos informations, sur le point de finaliser un tour de table leur permettant de racheter le restaurant Goldenberg, un symbole de la rue des Rosiers (4e) dans le quartier juif historique de la capitale, en liquidation judiciaire depuis près d'un an.

Pour l'instant, rien n'est signé. Et les frères Costes restent muets, ce que certains interpréteront comme un premier pas vers la carpe, plat traditionnel des juifs originaires d'Europe de l'Est. Il n'empêche, la rumeur court que les Costes s'associeraient à un juif orthodoxe et ouvriraient un établissement casher, ce dont certains s'étonnent : « Les gens qui viennent ici achètent des falafels à 4 e, pas des Perrier à 6 e », estime un boucher. D'autres craignent que cela ne dénature « un peu plus » le quartier : « Depuis les travaux d'élargissement des trottoirs, deux boulangers traditionnels, un boucher, un restaurant et une épicerie casher ont disparu, s'alarme Michel Kalifa, président de l'association des commerçants, habitants, propriétaires et copropriétaires du 4e arrondissement. Les gens ne peuvent plus venir en voiture. » La maire (PS) Dominique Bertinotti rétorque : « Les travaux sont finis depuis à peine quinze jours et il y aura encore des aménagements. C'est trop tôt pour faire un bilan. Quand il y a de la qualité, il y a de la clientèle. Sans les travaux, le quartier aurait dépéri. » Selon elle, la mairie sera vigilante à ce que l'après-Goldenberg « ne soit pas en contradiction avec le côté emblématique du restaurant. Mais nous vivons dans un marché libre. »

Ce qui ne rassure pas les petits commerçants. « Bientôt, au milieu des boutiques de vêtements, il n'y aura de place que pour des traiteurs de luxe », estime Michel Kalifa, qui dit avoir perdu 50 % de son chiffre d'affaires en dix-huit mois. Dans son magasin, une femme qui fait des allers-retours vers sa voiture pour éviter un PV acquiesce : « L'impossibilité de circuler, ça ne sert que les friperies et les cafés. » Voilà qui ne devrait pas effrayer les frères Costes.

M. Hajdenberg

Un jardin de 1000 m2 sera construit dès janvier entre la rue des Rosiers et la rue des Francs-Bourgeois. La mairie prévoit son agrandissement en acquérant une parcelle privée attenante.