La collection est impressionnante. «En tout, 300 lots vont être mis en vente», annonce Christophe Fumeux, expert et organisateur de la vente aux enchères consacrée à Claude François, qui se déroule samedi à l’Hôtel Drouot, à Paris (9e).

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Costumes de scène, disques d’or et même photographies érotiques réalisées par le chanteur… L’impressionnant catalogue devrait susciter l'intérêt du public et des nombreuses communautés de fans. Très actifs sur Internet, certains devraient d’ailleurs faire le déplacement. «Le téléphone n'arrête pas de sonner. On va devoir s'organiser pour pouvoir accueillir un maximum de monde à Drouot», explique Christophe Fumeux. «Ca va être rock’n roll».

Mécanisme d’appropriation

Car trente-cinq ans après sa mort, l'engouement suscité par le chanteur ne semble pas faiblir. Un phénomène qui s'explique. «Ce n'est pas un mécanisme propre à la culture fan», analyse Philippe Le Guern, professeur à l'université de Nantes en Sciences de l'information-communication et auteur du livre Les cultes médiatiques. Culture fan et oeuvres cultes. Pour lui, «il s'agit d'un mécanisme qui vise à l'appropriation de choses ayant appartenu à l'icône».

Le fait de «collectionner» serait même, pour le fan, «une forme d'authentification de sa passion. Il faut posséder quelque chose que les autres ne possèdent pas», explique le professeur. Au-delà de l'affirmation de son goût pour un artiste, il s’agirait d’«une question de proximité avec la vedette. Une façon de faire corps avec elle».

Le phénomène est donc normal. «Tous les fans collectionnent à des degrés divers», constate en effet le professeur. C'est d'ailleurs grâce à ces fans que la vente a pu voir le jour. «Beaucoup de collectionneurs sont maintenant morts. Et leurs enfants, qui héritent de la collection, ne souhaitent pas forcément la garder. C'est pourquoi certains nous ont contactés», explique Christophe Fumeux.

Mèche de cheveux

Un an aura ensuite été nécessaire pour constituer le fonds et authentifier les trouvailles, grâce à l’aide précieuse de Fabien Lecoeuvre, le biographe officiel de la star. Et certains lots, dont les prix de mise à vente devraient aller de 15 à 15.000 euros, sont étonnants.

Une mèche de cheveux, offerte à l'occasion de la sortie du 45 tours «Une petite mèche de tes cheveux», figure même au catalogue. Car Claude François avait le sens du marketing et «une habileté à comprendre la culture fan, en mettant en scène sa propre image», détaille Philippe Le Guern. Une habileté qui fait toujours recette.