Pantin en pleine transformation

Pantin en pleine transformation

Urbanisme L'arrivée de grands groupes modifie le paysage et l'image de cette ville populaire
Faustine Vincent

Faustine Vincent


Longtemps attendue, la transformation de Pantin (93) s'est brusquement accélérée ces cinq dernières années. L'ancienne ville communiste est devenue la terre d'élection d'Hermès – le pionnier, installé dès 1992 –, mais aussi de BNP Paribas, Elis, Chanel et Saint-Gobain. Ils seront rejoints début 2016 par le géant de la publicité BETC (ex-Euro RSCG), dont les 700 salariés s'installeront au bord du canal de l'Ourcq. «Ça va prendre du temps, mais ce sera»the place to be«», parie Rémi Babinet, président et directeur de création de BETC.

Dans le futur centre-ville, près du métro Hoche, les travaux se multiplient pour édifier l'extension d'Hermès, construire des logements et une place de marché. Les agents immobiliers installés dans ce «triangle d'or» de Pantin vantent l'arrivée du tramway à leur clientèle, désormais «à 80 % parisienne », ce qui était impensable il y a quinze ans. La série «Plus belle la vie» a aussi choisi Pantin pour tourner, fin avril, un épisode pour le Web joué par des Pantinois. Selon le New York Times, la ville pourrait même devenir «le Brooklyn de Paris».

La mue de Pantin, dont la population a augmenté de 10 % en dix ans, a débuté avec l'arrivée du maire socialiste, Bertrand Kern, en 2001. Victime de la désindustrialisation, la ville avait «raté le virage de la tertiarisation», estime-t-il. Bertrand Kern a décidé de miser sur elle.

Il a fallu vaincre les réticences de leurs salariés, mais Hermès, BNP Paribas et BETC ont vu dans Pantin le moyen de regrouper leurs effectifs dans un même lieu à un bon prix. En échange, ces entreprises apportent leur renommée et quelques contributions à la ville. «BNP Paribas a versé 4 millions d'euros qui nous ont permis de refaire une zone piétonne», fait valoir le maire.

■ Le côté sombre du triangle d'or

Le « triangle d'or » de Pantin est aussi l'endroit où six Tunisiens et Egyptiens, venus après le printemps arabe, ont péri dans l'incendie d'un squat en septembre 2011.