âmes sensibles, s'abstenir
révélation Benjamin Verrecchia excelle en humoriste cruel
Sarah Gandillot
Benjamin Verrecchia est au one-man-show ce que « Strip-tease » est au documentaire : un humoriste qui déshabille ses personnages pour en révéler les faiblesses et les perfidies. Cruel et drôle en séducteur déçu par une séance de speed dating, en comédien minable sur le casting d'une comédie musicale de seconde zone, en prof d'EPS bas du front, sadisant ses élèves.
Pas encore vu à la télé
L'humour de Verrecchia est noir. Ses personnages sont bêtes et méchants. Risibles, donc. Emouvants presque, tant on perçoit leurs limites. « Ils sont plus blessés que blessants », admet le comédien. A l'inverse de ses congénères, plutôt adeptes des punchlines, Verrecchia pousse ses sketchs et ses personnages au bout de leurs limites : « J'aime prendre un sujet et le pétrir, l'étirer, l'aborder sous tous les angles. » L'humoriste décapant de 27 ans commence à faire parler de lui… en électron libre. On ne l'a pas (encore) vu dans « Bref », ni chez Ruquier ou Drucker ? C'est assez rare pour être souligné. Non, Verrecchia, qui a fait des études de com et vaguement tenté la finance, vient de nulle part mais nous emmène très loin.
