«Il m'a fait une Thierry Henry ce matin dans le métro»
RETROSPECTIVE•De Thierry Henry à Diego Maradona en passant par Roman Polanski, de nombreuses personnalités ont marqué l'année 2009… enfin, à leur manière...Sandrine Cochard
Tout le monde n’entre pas dans l’Histoire par la grande porte. Certains se fraient en effet un chemin par la lucarne de l’antonomase, du nom de cette figure de style réduit un nom propre à une expression, sorte de métaphore d’une action popularisée par ledit nom commun. Cette année 2009 a été riche en la matière, certaines personnalités, de Thierry Henry à Diego Maradona en passant par Roman Polanski, étant devenu synonymes de main baladeuse, de coup de gueule retentissant ou de retournement de situation imprévisible. Explications.
«Vas-y, arrête de faire ton Séguéla steup»
S’il en est un qui s’est distingué cette année, c’est bien Jacques Séguéla, publicitaire éternel et fervent opposant à Internet («la plus belle connerie inventée par l’homme» selon lui). Evidemment, devant tant de méfiance et de sorties médiatiques fracassante («il faut boycotter Google»), Jacques Séguéla est devenu l’emblème du mec parano et/ou dépassé par son époque. On peut aussi «faire son Séguéla» dans d’autres contextes, comme par exemple celui de la grippe A. Le Séguéla est alors celui qui crie aux loups et voit le mal partout («Le virus a muté, on va tous mourir, on devrait boycotter la grippe A»).
«Il m’a fait une Thierry Henry ce matin dans le métro»
Une main baladeuse et c’est le drame. Si celle de l’attaquant français a permis aux Bleus de se qualifier pour la coupe du monde de foot, d’autres peuvent avoir un effet beaucoup moins heureux. La main baladeuse dans le métro, par exemple, entraînera une gifle. La théorie du boomerang en somme.
«-Ce matin, le chef est parti en vrille, il nous a fait une Maradona! – Ah ouais? Je te file le numéro de l’inspection du travail»
Rien à voir avec une main bien placée (décidément) ou une narine un peu trop poudrée… Cette année, Diego Maradona a ajouté une corde à son arc en insultant copieusement les journalistes venus assister à sa conférence de presse. «Vous pouvez me sucer maintenant», a-t-il lancé à une assemblée médusée. Depuis, «la Maradona» est devenu une petite phrase un rien hargneuse. «Casse-toi pov’con» est un bel exemple de Maradona.
«T’as vu le nouveau pull de Jacqueline? Il est trop Jade Goody»
La starlette révélée par la téléréalité restera célèbre pour sa médiatisation jusqu’au-boutiste de son cancer. Elle est la première à mettre ainsi sa mort en scène. Décédée en mars dernier, la mise en scène de son «combat» a quand même repoussé les limites de la décence. Un peu comme le pull de Jacqueline.
«C’te Kanye West que vous me mettez là!»
Vous pensiez que vos collègues étaient des amis et vous vous apercevez qu’ils ont créé une page Facebook un brin ironique sur votre grande passion pour le biathlon? Le tout, évidemment accessible à tous et abondamment commenté? Et oui, c’est la honte. Plus précisément, c’est une «Kanye West», une honte in-ter-na-tio-na-le. Pas celle ressentie lorsque, un peu éméché, son coude rate la table ou que son talon se prend dans une grille de métro devant quelques passants, non. La Kanye West voit plus grand. Elle est de celle que l’on n’oublie jamais et que l’on vous ressortira à chaque occasion. Un peu comme la romance avec Lady Di fantasmée par VGE.
«Je nage en pleine Roman Polanski»
La Roman Polanski est un retournement de situation imprévu. Le pitch est simple: vous vous attendiez à être honoré, félicité, applaudi ou encore augmenté... et vous vous retrouvez accusé, engueulé voire en entretien préalable à votre licenciement. Vous n’avez rien vu venir, comme Roman Polanski, interpellé en Suisse alors qu’il pensait recevoir un prix pour l’ensemble de sa carrière.
«Je l’ai largué, c’était un Jean-Pierre Treiber»
Quand un mythe s’effondre. La «Jean-Pierre Treiber», du nom du fugitif qui fait croire à tous qu’il passait sa cavale caché au fond des bois – «Koh Lanta, c’est du pipi de chat à côté de ce que je fais», se vantait-il – alors qu’il était tranquillement logé et nourri dans un appartement, est une immense déception, à la mesure de l’attente qu’elle a créée. C’est comme lorsque, enfant, on comprend soudain que le Père Noël n’existe pas.