Trois clichés à jeter sur le vin rosé

Trois clichés à jeter sur le vin rosé

Viticulture Décryptage d'un œnologue présent au Mondial du rosé, organisé ce week-end à Cannes
Thibaud Roques

Thibaud Roques

Les plus éminents spécialistes décernent les prix du Mondial du rosé de ce vendredi à dimanche à Cannes. Quelque 990 vins, dont la moitié étrangers, seront départagés. Gilles Masson, œnologue et directeur du Centre de recherche et d'expérimentation sur le rosé à Vidauban, balaie pour 20 Minutes les idées reçues sur ce breuvage.

Le rosé est un vin du Sud. Pas seulement ! « On en produit dans le Val de Loire, en Champagne bien sûr, mais aussi dans le Bordelais de plus en plus, explique Gilles Masson. Il en vient aussi de très bons d'Autriche, d'Espagne, de Grèce, des Etats-Unis, du Chili… » Chaque année, 25 millions d'hectolitres sont ainsi produits à travers le monde. En huit ans, la production a augmenté de 13 %, selon le Conseil interprofessionnel des vins de Provence.

C'est un mélange de blanc et de rouge. Un tiers des Français le pensait encore en 1999, selon une étude. « Ce n'est pas ça, rétablit l'œnologue. On part uniquement d'un raisin rouge. Cela peut être du Grenache, du Syrah, du Cinsaut comme majoritairement en Provence… Ce qui différencie le rosé du rouge, c'est la durée de contact avec la pellicule des grains. Pour le rosé, c'est juste une question de minutes, quelques heures maximum, pour trouver une harmonie très subtile. Pour le rouge, on laisse aussi la matière pendant la macération. »

C'est un vin de table. Est-il juste bon pour les pique-niques et les barbecues ? « Les rosés ont progressé en quantité, mais surtout en qualité, juge Gilles Masson. On peut désormais découvrir des couleurs très variées, goûter des vins ronds, fruités… On prend aujourd'hui le temps de déguster le rosé. » Et on le consomme avec modération !

Sur la Côte

Spécialité de la Provence, le rosé est aussi produit dans les Alpes-Maritimes. Seuls recensés : les vignobles de Bellet et un producteur de Villars.