IMPôTSLa métropole de Nice ajoute une taxe et en augmente une autre

La métropole de Nice ajoute une taxe et en augmente une autre

IMPôTSLes conseillers métropolitains étudient certains arbitrages financiers ce jeudi. Éric Ciotti demande à la collectivité de renoncer à franchir « une étape nouvelle dans la pression fiscale insupportable qui pèse sur nos concitoyens »
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • À l’occasion des discussions sur son débat d’orientation budgétaire, la métropole de Nice entend augmenter son taux de taxe d’enlèvement des ordures ménagères et collecter celle pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations dès 2024.
  • Éric Ciotti appelle Christian Estrosi, dans un courrier ce mercredi, à renoncer à franchir « une étape nouvelle dans la pression fiscale insupportable qui pèse sur nos concitoyens ».
  • « Ceux qui s’indignent aujourd’hui s’opposaient hier à la restitution du pouvoir d’achat aux ménages avec la suppression totale de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle. Il faut être cohérent et arrêter la démagogie », rétorque la métropole.

Ces décisions seront étudiées par les conseillers de la métropole Nice Côte d’Azur ce jeudi. Et elles ont déjà fait parler d’elles. Éric Ciotti appelant Christian Estrosi, dans un courrier ce mercredi, à renoncer à franchir « une étape nouvelle dans la pression fiscale insupportable qui pèse sur nos concitoyens ». À l’occasion des discussions sur son débat d’orientation budgétaire, la collectivité entend augmenter son taux de taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM, de 8,46 % à 10,46 %) et collecter celle pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations dès 2024.

Si la seconde, dite Gemapi, n’est que de 8 euros par habitant - là où elle atteint entre 10 et 20 euros dans d’autres intercommunalités du département qui l’ont déjà appliquée « souvent de longue date », selon la métropole –, la première pourrait faire grimper la note de plusieurs centaines d’euros pour certains administrés.

« Le contexte a fortement changé »

La collectivité répond par la voix de Gérard Steppel, maire d’une petite commune de l’arrière-pays niçois et vice-président de la commission des finances de la métropole. Il rappelle que le taux de la TEOM avait « très largement diminué grâce à trois baisses successives en 2018, 2019 et 2020 » et qu’il restera « toujours inférieur à celui de 10,90 % en vigueur jusqu’en 2017 ». Et de justifier cet arbitrage par « le contexte » qui « a fortement changé » avec « une inflation sans précédent depuis quarante ans ».



En janvier, le maire de Nice avait dû annoncer le report de plusieurs projets, la santé des finances communales métropolitaines étant grevée, selon lui, par « la pandémie », « la tragédie de la tempête Alex » et « de nouvelles dépenses » liées à la « crise inflationniste et énergétique ». Il avait également reconnu : « nous frisons » le plafond d’endettement. De quoi donner du grain à moudre à ses opposants, son ancien allié Éric Ciotti en tête. Et le député, président de LR, en a remis une couche à l’aune de ces nouvelles annonces. « Alors que vous êtes pris à la gorge par le Léviathan que vous avez vous-même enfanté, vous êtes contraint d’augmenter, à nouveau, les impôts des habitants de la métropole », écrit-il à l’adresse de Christian Estrosi, lui « demandant de revenir sur cette décision ».

« Ceux qui s’indignent aujourd’hui s’opposaient hier à la restitution du pouvoir d’achat aux ménages avec la suppression totale de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle. Il faut être cohérent et arrêter la démagogie, rétorque encore la métropole. L’objectif de ce débat d’orientations budgétaires est le soutien à l’économie et à l’emploi. Nous maintenons nos investissements pour les services rendus au public, sans augmentation sur l’impôt foncier. »