GRANDS TRAVAUXRouge minéral et inserts dorés, à quoi va ressembler la nouvelle Croisette ?

Cannes : Tapis rouge minéral et inserts dorés… A quoi va ressembler la nouvelle Croisette ?

GRANDS TRAVAUXUn chantier à 160 millions d’euros va être lancé pour « réinventer la légende » du boulevard qui n’avait bénéficié « d’aucune opération structurante depuis les années 1960 »
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Le boulevard de la Croisette, qui n’avait bénéficié « d’aucune opération structurante depuis les années 1960 » selon la mairie de Cannes, va avoir droit à un lifting total pour un budget avoisinant les 160 millions d’euros.
  • Le gris du bitume laissera sa place à un revêtement rouge, pavé sur le cheminement piéton où la signalétique mais aussi le nom des grands hôtels et le logo de la ville, la célèbre palme, s’incrusteront en laiton.

Le luxe des 5* étoiles et les tapis aussi rouges que les roches du massif de l’Estérel. Des inserts couleur or dans un granit carmin, c’est le projet que la mairie de Cannes a présenté ce vendredi pour « réinventer la légende » de la Croisette. Connu à travers le monde, carte postale de la ville et de son festival du film, le boulevard, qui n’avait bénéficié « d’aucune opération structurante depuis les années 1960 » selon la mairie, va avoir droit à un lifting total pour un budget avoisinant les 160 millions d’euros. Qui viendra compléter une enveloppe totale d’environ 1 milliard d’euros, injectés également par des acteurs privés pour la rénovation des hôtels et du Palm Beach, à l’est.

« La Croisette détient le record du nombre d’enseignes de luxe, devant l’avenue Montaigne à Paris et la 5e avenue à New York, elle est un lieu télégénique et d’évènements » mais paradoxalement « elle n’était plus au niveau », a souligné le maire LR David Lisnard.

Pour remettre au goût du jour les 2,6 km qui courent du Palais des festivals, à l’ouest, jusqu’au Palm Beach, un duo a été désigné face à 31 autres candidatures reçues dans le cadre d’un concours international lancé par la mairie. L’Atelier d’urbanité Roland Castro et l’agence d’architectes Snøhetta, qui a notamment signé l’entrée du Mémorial du 11 septembre à New York ou le nouveau siège du groupe Le Monde à Paris, seront à la manœuvre pour rénover l’ensemble de la voirie et le mobilier urbain sur 170.000 m2.

Un « théâtre de la mer » avec vue sur l’Estérel

La répartition existante sera conservée avec une piste cyclable bilatérale sur la chaussée sud, « qui servira toujours à la logistique pendant les événements », précise le maire de Cannes. Mais le gris du bitume laissera sa place à un revêtement rouge, pavé sur le cheminement piéton où la signalétique mais aussi le nom des grands hôtels et le logo de la ville, la célèbre palme, s’incrusteront en laiton. Couleur or donc.

Les futurs "bancs signature" de la Croisette
Les futurs "bancs signature" de la Croisette - Snøhetta AURC

Le duo retenu assure avoir travaillé sur « un projet sobre et élégant qui vise à sublimer la Croisette et à la rendre appropriable par tous », explique Gérald Heulluy, président de l’Atelier d’urbanité Roland Castro. Des bancs « signature », sorte de vagues de béton épurées (mais toujours soulignées de détails dorés) sont aussi prévus, tout comme des ombrières, qui viendront compléter une végétation que le projet présente comme encore plus fourni. Un « théâtre de la mer » est au programme plage Zamenhof avec la promesse d’un spectaculaire coucher de soleil quotidien sur les montagnes de l’Estérel.

Le futur théâtre de la mer
Le futur théâtre de la mer - Snøhetta AURC

Un réseau de thalassothermie pour faire des économies

Prévus pour durer jusqu’2026, ces travaux interviennent après l’élargissement du banc de sable le long du boulevard et la réfection totale des concessions de plages privées. Et ils s’échelonneront après une nouvelle phase de rénovation des réseaux souterrains, qui fera notamment appel à un microtunnelier. « Une opération coûteuse mais nécessaire », selon la collectivité pour creuser les nouvelles conduites d’assainissement du boulevard, où convergent les rejets de plusieurs communes, jusqu’à 12 m de profondeur.

Un volet de thalassothermie est également prévu pour permettre d’alimenter les bâtiments de la Croisette en chaleur et en froid, à partir de l’énergie puisée en mer. L’usine de production, qui devrait permettre de faire baisser les factures, sera déployée à l’horizon 2025-2026.