Nice : La réouverture d’une enquête « à l’étude » après des interpellations musclées lors d’une manifestation de lycéens
POLICE•Des images révélées par « Libération » pourraient mettre en cause le commissaire déjà mis en examen dans l’affaire LegayFabien Binacchi
L'essentiel
- Rabah Souchi est le commissaire déjà mis en examen dans l’affaire Geneviève Legay, une Niçoise blessée à la tête lors d’une charge de la police pendant une manifestation interdite de gilets jaunes le 23 mars 2019.
- Il a été filmé par des images de vidéosurveillance de la ville de Nice, attrapant violemment des participants à une manifestation contre la réforme du bac en 2018, devant le lycée du Parc impérial.
- Une plainte avait été déposée contre lui à l’époque par la mère d’un mineur, « classée sans suite en mai 2019 par l’équipe précédente du parquet de Nice pour infraction insuffisamment caractérisée », indique l’actuel procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme.
Le 6 décembre 2018, devant le lycée du Parc impérial à Nice, une manifestation particulièrement mouvementée contre la réforme du bac aurait-elle été le théâtre de débordements de la part des forces de l’ordre ? Des images de vidéosurveillance de la ville, diffusées par Libération lundi, montrent un policier casqué attrapant violemment des participants à ce rassemblement, parfois par les cheveux, et les jetant au sol.
D’après le quotidien, il s’agirait du commissaire Rabah Souchi, déjà mis en examen dans l’affaire Geneviève Legay et dont des policiers ne supporteraient plus les méthodes de « chien fou », rapporte Libération à qui ces derniers ont fourni les images. Sollicité par 20 Minutes, le principal intéressé n’a pas donné suite. Son avocat, Me Laurent-Franck Lienard, a indiqué qu’il n’avait « aucun » commentaire à faire.
Une plainte avait été déposée à l’époque pour « violences illégitimes » par la mère d’un mineur et « Rabah Souchi avait été identifié lors de la même manifestation, le même jour », confirme en tout cas le procureur de la République de Nice. Mais la procédure avait été « classée sans suite en mai 2019 par l’équipe précédente du parquet de Nice pour infraction insuffisamment caractérisée », a également indiqué à 20 Minutes Xavier Bonhomme, qui se réserve le droit de rouvrir une enquête. « C’est à l’étude », explique-t-il.
Déjà mis en cause pour « complicité de violences »
L’équipe précédente à laquelle il fait référence était dirigée alors par son prédécesseur, Jean-Michel Prêtre, dont la gestion de l’affaire Genevière Legay, une Niçoise blessée à la tête lors d’une charge de la police pendant une manifestation interdite de « gilets jaunes » le 23 mars 2019, avait été vivement critiquée. Le magistrat avait affirmé que la septuagénaire n’avait « pas été touchée par les forces de sécurité » encadrées par Rabah Souchi ce jour-là. Avant de finalement admettre l’inverse quelques jours plus tard.
Il lui avait été également reproché d’avoir confié les investigations à la Sûreté départementale, pourtant gérée par le même commissaire depuis mis en examen pour « complicité de violences » sur la personne de Geneviève Legay. A la suite de cette affaire, pour laquelle Jean-Michel Prête avait expliqué au Monde qu’il « n’avait pas voulu mettre le chef de l’Etat dans l’embarras avec des divergences trop importantes entre les versions », le magistrat avait été rétrogradé et envoyé à Lyon.