Coronavirus à Nice : La plage comme terrasse, la bibliothèque pour travailler… Ces habitudes qui vont rester
CRISE SANITAIRE•Depuis un an et les plusieurs restrictions sanitaires, le quotidien a été bouleversé et a fait place à de nouvelles pratiques à NiceElise Martin
L'essentiel
- Des lieux de rencontres aux façons de faire du sport, la ville Nice regorge de possibilités pour permettre à ceux et celles qui le veulent, de passer du temps ensemble, tout en respectant les gestes barrières.
- Avec la fermeture des universités, les étudiants se sont tous retrouvés à la bibliothèque et ont gardé cette habitude de venir plus régulièrement.
Depuis mars 2020, Nathalie, informaticienne, est en télétravail. Avant, et depuis dix ans qu’elle travaille dans son entreprise, elle avait l’habitude d’aller nager pendant sa pause. Elle allait également à la piscine le week-end et y retrouvait ses amies. Des pratiques qu’elle ne peut plus exercer avec le coronavirus et les restrictions sanitaires en vigueur.
« Avec ma sœur, qui habite à cinq minutes de chez moi, on a tout de suite essayé de caler nos pauses déjeuner en même temps, décrit-elle. On faisait le tour du quartier en marchant pour s’aérer. Petit à petit, on a découvert de nouveaux endroits, comme le parc du Vinaigrier et le mont Boron. Maintenant, on sort obligatoirement tous les jours, soit à pied, soit à vélo. »
« Voir des gens pour se changer les idées »
Pour cette Niçoise qui ne voit « [ses] collègues plus que par visioconférence », ces moments sont importants. « Ces habitudes que j’ai prises durant la semaine, je les ai étendues au week-end avec une autre amie. J’ai besoin de voir des gens pour me changer les idées. Sinon, je ne bouge pas et je passe tout mon temps sur mon écran. »
Même si elle a toujours été active, elle a doublé son temps d’activité à l’extérieur. « On se baladait sur la Prom, une à deux heures le dimanche. Maintenant, on part toute la matinée ». Le problème, c’est que les efforts ne sont pas les mêmes. « La natation est un sport complet mais sans choc. Là, je sens des douleurs articulaires dans les genoux et j’ai des problèmes de dos. Si les piscines ne rouvrent pas avant cet été, on délaissera un peu la marche pour aller se baigner dans la mer », affirme-t-elle.
La plage comme nouvelle terrasse
Sergio, dans l’informatique également, a une autre utilité de la promenade des Anglais et des plages de Nice. « Après ma journée de travail, j’avais l’habitude d’aller boire des coups avec mes amis ou mes collègues dans les bars et les restaurants, se souvient-il. Maintenant, on prévoit des apéros ou des déjeuners ensemble, mais sur la plage. Ça change un peu mais c’est la seule solution qu’on ait pour changer notre vie quotidienne rythmée par le boulot et nous sortir de chez nous en profitant du soleil et de la mer. »
Le Covid-19 a accentué ces pratiques déjà courantes lors de la saison estivale sur la Côte d’Azur. C’est le cas pour Mikely et ses amis. « On se retrouvait au moins une fois par semaine. Mais avec les emplois du temps de chacun, le couvre-feu et le confinement, c’est beaucoup plus compliqué maintenant. » Elle développe : « Plutôt que de se voir le soir, on va essayer de trouver des moments compatibles pour tout le monde le midi. Sinon, on se voit le week-end mais chez nous. Ces changements d’habitudes m’ont aussi obligée à cuisiner davantage, que ce soit pour moi ou pour les autres. »
Des habitudes qui vont rester
Sergio comme Mikely ont hâte de pouvoir retourner en terrasse. L’étudiante sourit : « La plage restera toujours un endroit où on a envie de se retrouver. Elle nous a permis de profiter, alors qu’ailleurs, on ne pouvait plus. La sensation de retrouver les terrasses va être incroyable mais ça ne sera pas le même budget ». L’ingénieur en informatique ajoute : « Une fois que tout sera ouvert, on va reprendre nos vieilles habitudes tout en continuant à faire celles-ci. Seulement, ce sera moins fréquent. »
Pour Mariam, étudiante en deuxième année à l’Edhec, il y a déjà des nouvelles habitudes qu’elle a intégrées et ce, jusqu’à la fin de ses cours. Avec les fermetures des universités, elle ne pouvait plus se rendre dans son école de commerce et s’est réfugiée à la bibliothèque. Elle développe : « Au début, j’y allais pour sortir de chez moi. Ensuite, c’était pour m’assurer que d’autres personnes étaient vivantes. Maintenant, j’ai pris cette habitude et je la garderai. »
Elle alterne alors entre l’Edhec et la bibliothèque qui « ferme un peu trop tôt ». « Je peux maintenant retourner à la fac mais la bibliothèque est beaucoup plus près de chez moi. On a aussi pris l’habitude de s’y retrouver entre amies. C’est le bon compromis quand on veut se concentrer, être au calme mais éviter de déprimer en restant seule chez soi. »