Nice : Moussa Nieng, l’employé sénégalo-ivoirien du resto illégal, « n’est plus sous le coup d’une obligation de quitter le territoire »
IMMIGRATION•L'arrêté préfectoral a été abrogé selon ses avocats, ouvrant la voie à une régularisationFabien Binacchi
L’employé sénégalo-ivoirien sans-papiers du Poppies, un restaurant de Nice dont le propriétaire avait bravé l’interdiction d’ouvrir fin janvier, « n’est plus sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français [OQTF] », ont annoncé ce mercredi à 20 Minutes ses avocats, entrés dans un processus de médiation avec les services de l’État. Selon eux, l’arrêté instaurant cette mesure « a été abrogé », ouvrant la voie à une régularisation de Moussa Nieng, 34 ans. Sollicitée par 20 Minutes, la préfecture des Alpes-Maritimes confirme qu’un « dossier est en cours d’instruction ».
Une audience devait se tenir ce mercredi matin devant le tribunal administratif de Nice pour contester cette mesure. « Un courrier de la préfecture transmis au tribunal confirme l’abrogation de l’OQTF, détaille Me Zia Oloumi. Les parties ont donc décidé de laisser une chance à la médiation et arrêtent la procédure contentieuse. Le recours hiérarchique reste en cours. » Moussa Niang est « optimiste », selon l’avocat, « au regard de la solidité de son dossier au fond ».
Il avait vu sa demande d’asile refusée en 2011
En organisant une ouverture exceptionnelle de sa brasserie, malgré les consignes en vigueur en France depuis le 30 octobre, le gérant Christophe Wilson a attiré l’attention de la police qui a découvert que son employé travaillait illégalement.
Le ressortissant sénégaolo-ivoirien était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous un mois. Moussa Nieng avait notamment obtenu le soutien de la CGT « intervenue au niveau national pour demander au ministère l’annulation de cette OQTF », avait indiqué la branche locale du syndicat.
Arrivé sur le territoire français en 2011, il avait vu sa demande d’asile refusée. Syndiqué, il faisait partie du collectif des travailleurs sans-papiers. Dès 2016, il a bénéficié d’un CDI à temps plein dans un autre restaurant sans parvenir à se faire régulariser. Il travaillait à la plonge du Poppies depuis septembre, en CDI à temps partiel.