SANTELe niveau 5 de l’alerte sanitaire réclamé dans les Alpes-Maritimes

Coronavirus à Nice : Le déclenchement du niveau 5 de l’alerte sanitaire est demandé

SANTELes 45 lits du service réanimation du CHU de Nice sont remplis selon Ghislaine Raouafi, secrétaire de la CGT à l’hôpital Pasteur
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • La branche santé de Force ouvrière a adressé un courrier au préfet des Alpes-Maritimes pour demander le passage de l’alerte sanitaire au niveau 5. Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie au CHU de Nice et membre du Conseil scientifique mais aussi par Christian Estrosi ont également fait cette demande en début de semaine.
  • A l’hôpital Pasteur, la CGT alerte sur le manque de moyens humains et sur le risque de devoir reporter des opérations non urgentes.

Plus les jours passent, plus le taux d’occupation des lits de réanimation augmente dans les Alpes-Maritimes, malgré les nouvelles ouvertures. Selon le dernier rapport de l’Agence régionale de santé Paca, publié ce jeudi, il atteint 90,8 %. Trois points supplémentaires par rapport au début de semaine. Ce sont ces chiffres et cette évolution qui inquiètent le personnel de l’hôpital Pasteur de Nice. Les branches santé des syndicats Force ouvrière ( FO) et CGT ont réclamé auprès de la préfecture le passage en alerte sanitaire de niveau 5 dans le département. Une demande également faite par Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie au CHU de Nice et membre du Conseil scientifique mais aussi par Christian Estrosi mardi sur BFMTV.

Ce niveau mettrait le département en « zone d’état d’urgence sanitaire territorial », le plus haut établi par le ministère des Solidarités et de la Santé. Pour passer à l’échelon 5, il doit y avoir une circulation très intense du virus et plus de 60 % des lits de réanimation dans les hôpitaux occupés par des patients atteints de Covid-19. Le département remplit ces critères.

« Nos services sont saturés »

« Nos services de réanimation sont saturés, le personnel est épuisé, parfois contaminé. […] Le passage en alerte sanitaire de niveau 5 semble tout indiqué pour renforcer nos équipes, soulager nos établissements, et pouvoir prendre en charge efficacement la population sans distinguo sur les pathologies », écrit Michel Fuentes, le secrétaire général de FO santé du département dans une lettre adressée au préfet.

Olivier Guérin, membre du conseil scientifique, prévenait aussi dans Nice-Matin de la nécessité du passage au niveau 5 : « On ne veut plus jamais refaire ce qui s’est passé en mars, avec l’arrêt des interventions médicales hors Covid, entraînant de lourds dégâts à côté. On n’est pas d’accord. Notre rôle c’est de sauver des vies ! ».

Même constat pour la CGT. « Ça devient très critique, affirme Ghislaine Raouafi, secrétaire du syndicat à l’hôpital Pasteur. Il y a une accélération des entrées. Aux urgences, on a rajouté dix lits, pour les patients non-Covid, pour les faire patienter dans des zones où ils ne craignent rien. On ferme des unités qui sont normalement de quatorze lits pour les transformer en unité Covid de huit lits ».

« Il manque déjà 100 infirmières qu’on n’arrive pas à recruter »

Pour elle, il est plus qu’urgent d’avoir recours à la réserve sanitaire et d’avoir des renforts, ce qu’induit le passage en zone d’état d’urgence sanitaire territoriale. « Il manque déjà 100 infirmières qu’on n’arrive pas à recruter. C’est pareil pour les aides-soignantes, précise-t-elle. Le danger, c’est ce besoin d’effectif. On ne veut pas penser à arrêter certaines opérations, à fermer certains blocs opératoires pour récupérer le personnel ou avoir des unités chronophages, affectées par le coronavirus ».

La secrétaire du syndicat alerte : « Il faut prendre des décisions et déclencher le niveau 5. Personne ne veut un arrêt de toutes les opérations non-urgentes ». Trois nouveaux patients Covid des hôpitaux des Alpes-Maritimes pourraient être transférés vendredi vers Brest, a indiqué à 20 Minutes l’ARS Paca.