Nice : Des suites et même des « thermes romains »… L’ancien couvent de la Visitation transformé en hôtel dès ce printemps
PROJET•Après une longue bataille judiciaire avec des rivierains, les travaux vont commencer dans le lieu religieux érigé au XVIe siècleFabien Binacchi
L'essentiel
- Après le tribunal administratif de Nice et la cour administrative d’appel de Marseille, le conseil d’Etat a rejeté les demandes de riverains pour faire annuler le projet de transformation de l’ancien couvent en un palace.
- L’établissement, qui devrait être inauguré fin 2023, comprendra 88 chambres et suites mais aussi trois restaurants, deux bars, un mini-café et des thermes romains.
A coups de pétitions et de recours en justice, les riverains inquiets d’un certain remue-ménage avaient bien tout essayé pour faire capoter le projet. Mais après le tribunal administratif de Nice et la cour administrative d’appel de Marseille, même le conseil d’Etat a rejeté leurs demandes. Avec trois ans de retard sur le calendrier initial, l’ancien couvent de la Visitation, érigé dans le Vieux- Nice à partir du XVIe siècle et flanqué de la colline du château, va bien pouvoir devenir un hôtel 5 étoiles.
Et les travaux estimés à 36 millions d’euros, tant redoutés par des habitants de la rue des Serruriers notamment, vont débuter au printemps, annonce Perseus. Le futur exploitant est titulaire d’un bail à construction de 90 ans avec la ville de Nice.
Une option de la mairie qui a fait jaser
Ce montage, très discuté par l’opposition en 2016, pour la faiblesse des loyers notamment (10.000 euros de redevance par an pour les dix premières années), « permet la valorisation d’un élément exceptionnel du patrimoine par une entreprise privée et le retour du bien dans le giron de la ville à l’expiration du bail », vante de son côté la municipalité.
Y compris pour les parcelles contiguës, situées à l’angle des rues Saint-Joseph et des Serruriers, et sur le terrain de sport voisin, également utilisés pour de nouveaux bâtiments et également concédés par la mairie.
Comme au temps de la Rome antique
Au total, « 88 chambres, de la cellule monacale de 19 m² à l’appartement de 130 m² », sont prévues, détaille la direction de Perseus, entreprise experte en développement d’hôtels de luxe. Il y aura aussi « trois restaurants, deux bars, un mini-café » et même des « thermes romains », avec une piscine de 20 m, des salles de soin et des pièces d’eau (froide, tiède et chaude) comme au temps de la Rome antique.
Sans doute pour apaiser les tensions, un espace de documentation sur l’École de Nice, un centre culturel, un studio d’artistes et même un marché, organisé chaque semaine pour le quartier, sont aussi au programme. Lancement prévu à l’automne 2023.