REPORTAGEDans les airs pour rétablir les accès routiers après la tempête Alex

Tempête Alex dans les Alpes-Maritimes : Prendre la voie des airs pour rétablir les accès terrestres

REPORTAGEPour rouvrir les accès routiers, il faut commencer par prendre la voie des airs comme ce géologue de la métropole Nice Côte d'Azur en mission d'inspection
Michel Bernouin

Michel Bernouin

L'essentiel

  • Un géologue a parcouru la Vésubie en hélicoptère vendredi pour vérifier l’état des filets anti chutes de rochers et les risques de glissement de terrain.
  • Les grands travaux sur les routes endommagées se poursuivent et pourraient durer plusieurs mois.

Assis à la gauche du pilote, Eric Descamps scrute la falaise qui surplombe de la route de la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes). L’hélicoptère, qui s’est posé directement sur la RM 2565 fermée à la circulation, vient d’embarquer le géologue de la métropole Nice Côte d’Azur, en charge des routes de deux des trois vallées ravagées par la tempête Alex, pour une mission d’inspection.

« Nous allons vérifier les écrans pare blocs qui sécurisent la chaussée des éboulements ne sont pas chargés en rochers ». S’assurer du bon état de ces immenses filets est la première étape avant d’envoyer des équipes au sol.

L’hélicoptère longe la paroi, dont le géologue inspecte chaque mètre carré tandis que le pilote garde un œil vers le bas, sur un « Dragon » de la Sécurité civile qui redescend la Vésubie en rase-mottes. Entre missions d’inspection, évacuations sanitaires, recherches de corps et ravitaillement des villages isolés, les vallées sont devenus de véritables couloirs aériens. Rien à signaler ici, cap au nord.

« Nous allons lever le doute »

Les travaux ont débuté à l'entrée de la Vésubie
Les travaux ont débuté à l'entrée de la Vésubie - M. Bernouin / ANP / 20 Minues

« A la Bollène-Vésubie on nous a signalé des blocs qui pourraient être instables, nous allons lever le doute ». Plus haut encore dans la vallée, à Venanson, ce sont des traces de glissement de terrain qu’il faut vérifier. Quatre cinq minutes de vol ont permis de couvrir un énorme territoire à travers toute la Vésubie. Réparer, parfois reconstruire les routes prendra beaucoup plus de temps.

Entre Lantosque et la Bollène-Vésubie, la route a été emportée après le vallon du Mirail
Entre Lantosque et la Bollène-Vésubie, la route a été emportée après le vallon du Mirail - M. Bernouin / ANP / 20 Minues

Dans la Vésubie, les engins de chantier s’affairent déjà, mais leur nombre est limité et la tâche immense. Sur le premier effondrement à l’entrée de la vallée, 500 mètres seulement après le pont Durandy, les ouvriers acheminent d’énormes rochers pour remblayer le lit de la rivière là où elle a emporté la voie. En attendant, il faut passer par les cols pour rejoindre les villages : Turini pour accéder à la Bollène-Vésubie, Saint-Roch pour arriver à Lantosque.

Dans la Tinée, en attendant la remise en état de la RM2205 entre Bancairon et Rimplas, la circulation est déviée vers l’ancienne route. Ailleurs, il faudra sans doute installer des ponts Bailey pour franchir des cours d’eau. Et même là où les accès routiers sont rouverts, il reste déconseillé de s’y rendre sauf impérieuse nécessité.

Le préfet lui-même l’a imploré : « je ne peux que recommander, supplier les résidents de ne pas se lancer sur les routes parce que la priorité est aux convois de secours et parce qu’elles ne sont pas sécurisées »