GREVEDes restaurateurs niçois en grève contre leur exploitant

Nice : En grève contre l’exploitant, des restaurants de la Gare du Sud restent fermés

GREVEDes restaurateurs de la Gare du Sud de Nice dénoncent des loyers élevés et des problèmes techniques depuis l’ouverture de l’établissement. Ils ont décidé de ne pas rouvrir leurs kiosques
Olfa Ayed

Olfa Ayed

L'essentiel

  • Depuis l'ouverture de la Gare du Sud en mai 2019 des restaurateurs dénoncent des problèmes techniques et des loyers trop élevés exercés par le bailleur Urban Renaissance
  • L'exploitant pointe du doigt une minorité mécontente
  • Depuis mardi, ces restaurateurs ont décidé de ne pas rouvrir leur kiosque

Dans les allées de la Halle Gourmande, peu de monde en ce jeudi de juin particulièrement pluvieux à Nice. L’ambiance, plutôt calme, tranche avec la vive tension qui existe entre certains restaurateurs et le bailleur de la Gare du Sud, Urban Renaissance.

Si après deux mois de confinement, les bars et restaurants s’empressent de rouvrir leurs portes, partout en France depuis mardi à la Gare du Sud de Nice, certains kiosques restent fermés. Ils sont en grève contre l’exploitant des lieux.

Un restaurateur en grève positionne sa pancarte au centre de son kiosque, jeudi 4 juin 2020 à Nice
Un restaurateur en grève positionne sa pancarte au centre de son kiosque, jeudi 4 juin 2020 à Nice - O. Ayed / 20 minutes / ANP

Ces commerçants dénoncent des problèmes techniques, un manque de communication mais aussi des loyers élevés qui n’ont pas été suspendus durant la période de confinement. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », s’exclame Jean-Laurent Comparetto, qui possède une cave à vin dans la Halle Gourmande.

Une information confirmée par Jocelyn Berthier, directeur général d’Urban Renaissance qui explique avoir annulé les loyers pendant la fermeture administrative « sauf pour ceux avec qui on est en contentieux ». Depuis quelques mois une petite dizaine d’enseignes sont en litiges avec le bailleur.

Des litiges dès l’ouverture de la Gare du Sud en mai 2019

Selon les grévistes, c’est l’accumulation de problématiques qui explique leur mobilisation. « On nous a vendu une Ferrari et on a oublié de nous dire qu’il n’y avait pas de moteur à l’intérieur », explique le président de l’association des commerçants de la Gare du Sud, Jean-Laurent Comparetto, qui évoque la « promesse d’un bar lounge avorté, un problème de clim' en été et de chauffage en hiver, la privatisation des terrasses et un manque de communication ». « On ne parle qu’à la ville de Nice ou à des avocats », ajoute-t-il.

L’été dernier, des températures records frôlant « 50° dans les kiosques », selon Julie du bar à couscous de la Gare du Sud, et une forte chaleur dans les allées avaient provoqué des malaises d’employés et de clients. Des problématiques prises en considération pour le directeur général d’Urban Renaissance qui annonce avoir réinvesti « 800.000 euros pour la climatisation ».

Selon lui, ce mouvement de « cinq personnes sur plus de 30 exploitants » est un prétexte pour ne pas payer le loyer, raison pour laquelle ils sont en procédure administrative. « Ces commerçants n’ont pour la plupart pas payé depuis un an environ », annonce Norbert Petit d’Urban Renaissance. « On a demandé que notre loyer soit mis sous séquestre », souligne Jean-Laurent Comparetto. Ce dernier évoque des loyers trop élevés : « Ils ne sont pas à la hauteur de leur service. C’est 4.300 euros hors taxe par mois pour mon quatorze m2 », déclare le caviste.

« La Tour Eiffel des Niçois »

Et ces restaurateurs mécontents ne comptent pas réinvestir les lieux de sitôt. « On arrive à un point de saturation. Il y a des commerçants qui n’en peuvent plus », déclare le président de l’association des commerçants de la Gare.

« La situation nous fait mal au cœur car le lieu est féerique. C’est la Tour Eiffel des Niçois mais la vision commerciale est très compliquée », continue-t-il. Pour reprendre leur activité, ces restaurateurs demandent « l’annulation des loyers pendant la période de confinement, la révision des loyers pendant la reprise et un dialogue avec le bailleur », énumère Julie, du bar à couscous et membre de l’association.