Coronavirus : Les secours en montagne appellent à la prudence pour ne pas encombrer les urgences
PRÉCAUTION•Les Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et la CRS Alpes recommandent « de réduire au strict minimum, idéalement de suspendre », les activités en montagneJ.H. avec AFP
L'essentiel
- Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a présenté lundi soir les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus.
- Le sport reste autorisé « à proximité du domicile », à condition d’être seul•e et en possession d’une attestation.
- Les secouristes en montagne invitent les pratiquants à éviter toute prise de risque
EDIT 23/03/2020 : Lundi 23 mars, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé le durcissement des règles de confinement.Les sorties sportives sont désormais limitées à une heure quotidienne dans un rayon d’un 1 km autour du domicile.
EDIT 19/03/2020 : Depuis la publication de l'article, le ministère des Sports a précisé qu'il était interdit de pratiquer une activité sportive à plus de 2 kilomètres de son domicile. Les opérations de contrôle en montagne se sont ainsi intensifiées. Vendredi 20 mars, une personne a écopé d'une amende de 135 euros.
Depuis ce mardi midi, tous les Français sont placés en confinement. Ils restent toutefois libres de quitter leur foyer s’ils sont en possession d’une attestation, notamment pour des « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective ».
Pour les adeptes des sports de montagne, la tentation est grande d’aller crapahuter dans les hauteurs de l’arrière-pays. Mais est-ce possible ? Le flou demeure. « Même si en montagne, on se sent moins touché qu’en ville, il faut respecter les mesures de confinement qui s’imposent à tous. Faire du sport n’est pas interdit tant que l’activité reste proche de chez soi, qu’elle est pratiquée individuellement et de manière responsable », fait savoir le capitaine Corentin Hassmann, commandant du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) des Alpes-Maritimes.
Laisser la place aux vraies urgences
À l’image du PGHM de Chamonix Mont-Blanc, les secouristes des massifs du pays se relaient pour recommander aux pratiquants « de réduire au strict minimum, idéalement de suspendre, leurs activités le temps de la crise ».
« L’idée est de limiter vraiment les urgences médicales. Quand on va chercher quelqu’un en montagne, souvent on le dépose à l’hôpital et il va occuper un lit », déclare David Petitjean, commandant la CRS Alpes (Grenoble, Albertville, Briançon et Nice).
« Chaque minute qui sera consacrée par les équipes médicales à un secours en montagne pourrait être retranchée à la prise en charge de l’épidémie Covid-19 en cours, et donc, in fine, très probablement au détriment d’un autre patient », renchérit le PGHM de Chamonix Mont-Blanc.
aÀ défaut d’aller respirer l’odeur du ciel pendant quinze jours minimum, certains montagnards continuent à vivre leur amour alpin à domicile, avec humour. Et si c’était aussi ça prendre de la hauteur…