TOURISMELe Carnaval de Nice et la Fête du citron de Menton résistent au coronavirus

Coronavirus : A Nice, la crise ne plombe pas le carnaval, les Chinois n’étant pas « une clientèle d’hiver »

TOURISMELa majorité des touristes en provenance de Chine ne viennent sur la Côte d'Azur qu'à partir du printemps. Il y a donc peu d'annulations pour l'instant
Jonathan Hauvel

Jonathan Hauvel

L'essentiel

  • Tous les touristes en provenance de Chine, Hong Kong et Taïwan ont annulé leurs réservations pour le Carnaval de Nice
  • Le tourisme sur la Côte d’Azur reste toutefois peu impacté par le coronavirus, « cette clientèle étant marginale à cette époque de l’année », selon la ville de Nice

Ils étaient 326 en 2019. Ils seront finalement… absents du carnaval de Nice cette année. Soixante et onze touristes en provenance de Chine, de Taïwan et de Hong Kong ont annulé leurs réservations, alors que le coronavirus a déjà fait près de 1.900 morts et que le nombre de contaminations en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) a grimpé à 72.300, au dernier bilan ce mardi.

Une délégation de 120 professionnels du tourisme, qui devait être accueillie par l’office du tourisme, a également été contrainte de faire une croix sur sa visite sur la Côte d’Azur, tout comme un contingent de 150 journalistes et influenceurs chinois. Des absences finalement largement compensées par des hausses de réservations par ailleurs.

Des conséquences à relativiser

Pas question de s’alarmer confirme Rudy Salles, adjoint au maire de Nice, délégué au tourisme et aux relations internationales. « L’épidémie a peu d’impact sur la fréquentation du carnaval, assure-t-il. On note même à ce jour une augmentation des réservations de places individuelles d’environ 20 % par rapport à l’année dernière. »

La baisse de la clientèle du carnaval de Nice en provenance de Chine, de Hong Kong et de Taïwan a notamment été rééquilibrée par une hausse de la fréquentation française et européenne, notamment russe. 2.230 visiteurs en provenance du Japon et 270 de Corée renforcent cette dynamique.



« Pour nous, le coronavirus n’a aucun impact », ajoute, de son côté, l’organisation de la Fête du citron à Menton. Au contraire, à J-1, 30 % de billets supplémentaires étaient vendus par rapport à 2019, en raison de la dématérialisation et d’un effort de communication », comptabilise Marianne Cipan, attachée de presse de la Communauté de la Riviera française.

« Pas d’annulation en cascade » non plus dans les hôtels de la Côte d’Azur, assure Denis Cippolini, président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme Nice Côte d’Azur. « Nous avons eu 80 annulations sur près de 15.000 chambres disponibles tous les jours à Nice. » Soit 0,05 %.

Une clientèle de printemps et non d’hiver

Pour expliquer le faible impact de l’épidémie de pneumonie virale sur l’économie locale, Rudy Salles se réfère aux habitudes touristiques de la population chinoise. « Cette clientèle n’est pas une clientèle d’hiver. Avec le Nouvel An chinois, elle a plutôt tendance à bouger à l’intérieur de son pays. Les touristes en provenance de Chine n’arriveront qu’à partir du printemps », analyse l’élu.

Le nombre de leurs séjours sur la Côte d’Azur a toutefois triplé entre 2007 et 2015. « L’objectif fixé est d’atteindre 250.000 séjours en 2025 [contre 115.000 en 2018], afin que la Chine fasse son entrée dans le top 10 des marchés étrangers de la Côte d’Azur », précisait le Comité régional au tourisme de la Côte d’Azur, l’été dernier, à l’occasion de l’ouverture d’une ligne directe Nice-Pékin. La réouverture de cette ligne saisonnière est prévue pour juin prochain.



D’ici là, les acteurs du tourisme de la Côte d’Azur restent attentifs aux publications de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière s’est voulue rassurante lundi : en dehors de la province chinoise du Hubei, épicentre de l’épidémie, la maladie Covid-19 « touche une très petite proportion de la population » et son taux de mortalité n’est pour l’heure que d’environ 2 %.