Nice : Ils vont traverser un lac gelé à vélo au Canada pour venir en aide aux malades
AVENTURE•Forts de leurs expériences de vie, les Niçois Thomas Dalmasso et Bérangère Lanteri participeront à la Traversée du lac Saint-Jean sur un fatbike pour offrir du matériel sportif à destination des patients en psychiatrie et en cancérologieJonathan Hauvel
L'essentiel
- Deux Niçois vont effectuer la Traversée du lac Saint-Jean à vélo, au Canada.
- Ils ont lancé une cagnotte pour offrir du matériel sportif dans deux unités médicales de Nice
«J’ai vraiment hâte de me retrouver sur ce lac gelé, avec rien devant, rien derrière, sauf une étendue blanche. Ça va être le moment d’introspection de ma vie. Ça me fait flipper et, en même temps, ça m’appelle. » Depuis qu’il s’est lancé le défi de participer à la Traversée du lac Saint-Jean à vélo pour ses 30 ans, au Canada, Thomas Dalmasso est obsédé par les 32 km qu’il devra parcourir du 5 au 7 mars.
Le chargé de communication interne à la ville de Nice ne s’élancera pas seul sur cette manche du championnat québécois de fatbike (vélo à pneus surdimensionnés). Il sera accompagné par Bérangère Lanteri, une indéfectible amie rencontrée il y a six ans lors du Nice Jazz Festival.
« À J-18, je ne réalise absolument pas. Ma seule inquiétude, ce sont les températures. On a beau s’entraîner, je ne sais pas comment mon corps va réagir à -40°C, s'interroge la Niçoise de 47 ans. Après, le mental fera le reste. Ce projet est tellement beau que j’irai jusqu’au bout. »
Rebondir grâce au sport
Thomas Dalmasso et Bérangère Lanteri ne sont pas des sportifs nés. Le sport s’est invité dans leur vie après deux gros coups durs. « J’ai repris le sport après une très grosse rupture. Un ami m’a challengé après la Prom’Classic. J’ai eu envie de relever le défi, en mode délire, et je me suis inscrit à la Prom’Swim. Le sport m’a permis de retrouver mon dynamisme », explique-t-il.
Bérangère poursuit : « Rupture, divorce… J’ai été hospitalisée en clinique psychiatrique jour et nuit pendant trois mois après avoir fait une dépression réactionnelle sévère. Le sport au centre de jour m’a permis de faire passer les journées. Ça m’a fait du bien psychologiquement. Le sport permet d’oublier pendant quelques heures la maladie, de faire comme tout un chacun, voire mieux. »
Durant l’été 2019, nouvel uppercut dans la vie de Bérangère. Début de cancer de l’endomètre. « Le sport m’a sauvée une fois, il me sauvera une deuxième fois », philosophe-t-elle. Elle se décide à faire la traversée du lac Saint-Jean avec Thomas. Lui qui cherchait « à faire quelque chose d’utile depuis l’attentat du 14 juillet 2016 » trouve un sens à cette aventure.
Une cagnotte pour offrir du matériel sportif
Encore suivie en centre « psy » de jour, l’enseignante en arrêt maladie constate qu’il n’y a « pas beaucoup de matériel » dans les ateliers sportifs et que celui présent est souvent « défectueux ». « Par exemple, il n’y a qu’un vélo elliptique et il grince, détaille-t-elle. Si l’intervenante avait plus d’équipement, cela permettrait à chaque patient d’y aller et de se rendre compte que l’activité physique peut les aider. »
Thomas Dalmasso et Bérangère Lanteri ont donc décidé de lancer une cagnotte en ligne afin d’offrir du matériel sportif à la clinique Saint-François et au centre Antoine-Lacassagne, à Nice.
Pour structurer le projet, ils ont également créé l’association B te parle…, nom tiré du blog que tient Bérangère. Les deux Azuréens y partageront leurs aventures et organiseront à leur retour un événement durant lequel ils clôtureront leur cagnotte.