THEATREPourquoi le théâtre de Nice invite le public sur scène

Nice : Pourquoi le théâtre de Nice invite le public sur scène

THEATREDeux lundis par mois, la nouvelle directrice du Théâtre national de Nice Muriel Mayette-Holtz propose des ateliers d’oralité destinés au grand public.
Jonathan Hauvel

Jonathan Hauvel

L'essentiel

  • Depuis le 1er novembre, Murielle Mayette-Holtz est la nouvelle directrice du Théâtre national de Nice (TNN).
  • Deux lundis par mois, elle anime des séances gratuites ouvertes aux Niçois non professionnels.
  • Ces ateliers « ne sont pas des cours de théâtre », précise-t-elle, mais une occasion « de comprendre le fonctionnement de l’oralité et de s’entraîner à la prise de parole en public ».

«Si le talent se mesure au trac, je dois avoir beaucoup de talent. » Immobile sur le devant de la scène de la salle Pierre-Brasseur du Théâtre​ national de Nice (TNN), « JL » provoque l’hilarité du public. Comme lui, près de 100 personnes sont venues participer lundi soir à l’un des ateliers consacrés à l’oralité que propose Muriel Mayette-Holtz, directrice du lieu depuis le 1er novembre.

D’une durée de deux heures, ces séances d’entraînement à la prise de parole en public ne sont pas destinées aux professionnels. « Si on le fait gratuitement, c’est pour que ce soit accessible à tous, explique l’ancienne administratrice générale de la Comédie française. On a tous un rapport avec l’oralité. Quel que soit notre métier ou quelle que soit notre fonction, on est tous amenés à prendre la parole. Lors des exercices, on se rend rapidement compte que c’est intimement lié à la confiance en soi. »

Se révéler sur scène

Sur scène, les participants enchaînent les exercices. D’abord, celui des masques neutres pour mettre en avant la dimension physique de l’oralité. Puis un autre où chacun est invité à improviser et à dire ce qu’il ressent. Patricia, intimidée, ôte un chat dans sa gorge et se lance : « Je suis vraiment très impressionnée d’être sur cette scène que de grands acteurs ont foulée. » « Plus fort Patricia, je ne t’entends pas », rétorque Muriel Mayette-Holtz. Et Patricia de reprendre un ton au-dessus.

Au fur et à mesure de l’atelier, le talent de metteuse en scène de Muriel Mayette-Holtz s’exprime. Par ses remarques bienveillantes, ses questions ou en faisant synthétiser les intentions des néocomédiens, elle conduit chacun d’eux à être complètement lui-même. À se révéler. Ou à comprendre qu’il n’y parvient pas. « Je veux provoquer chez eux des déclenchements. Pour cela, je leur donne des clés d’acteur et on voit ensemble comment ils peuvent s’améliorer. Il ne s’agit donc pas de réussir mais de progresser. »

« Sacraliser la parole permet de l’entendre »

Au-delà d’expliquer « comment fonctionne un plateau, comment lire un texte et comment lui donner corps », la première femme à avoir dirigé l’Académie de France à Rome-Villa Médicis entend également redonner à la parole la place qu’elle mérite au sein de la société. « Avec les moyens de communication sophistiqués qui existent, on a tendance à être dans le zapping. Sacraliser la parole permet de l’entendre. La scène donne de la densité aux mots. Aujourd’hui plus que jamais, il est important d’être ensemble et d’apprendre à s’écouter. »

21h. Après une séance de mémorisation en inscrivant des mots dans l’espace, celui de la fin est arrivé pour Muriel Mayette-Holtz. « Tous ceux qui sont passés, vous avez été formidables, passionnants et très courageux. »

Les prochaines séances sont prévues les lundis 16 décembre, 6 janvier et 20 janvier, à 19h, dans la salle Pierre-Brasseur du Théâtre national de Nice.