Intempéries dans les Alpes-Maritimes : Dorénavant, faudra-t-il s’habituer aux fortes pluies ?
SOUS LA PLUIE•En automne, les épisodes méditerranéens s’enchaînent. Deux alertes orange et une rouge ont déjà été déclenchéesMathilde Frénois
«Que d’eau, que d’eau. » Mac Mahon n’aurait sûrement pas trouvé meilleure formule 150 ans après sa sortie sur les inondations. Pendant l’épisode méditerranéen qui a duré 48 h, 289 mm de pluie sont tombés ce week-end à Coursegoules (le record), 155 à Antibes et 147 à Nice Rimiez. Des précipitations qui ont engendré inondations et éboulements.
« Ce qui est exceptionnel, c’est qu’on a approché quasiment les 300 mm, note Stéphane Peytavin, prévisionniste à Météo-France. Ça nécessitait bien une vigilance rouge. » Depuis le début de l’automne, ces épisodes se répètent. Faut-il s’y habituer ?
L’intensité des pluies
Dans les Alpes-Maritimes, quatre à cinq vigilances orange sont déclenchées chaque année. Avant de passer en alerte rouge, celle de ce week-end était la deuxième de l’automne 2019 pour pluie-inondation. « C’est très variable d’une année à l’autre, tient à noter Marie-France Delansorne, responsable de Météo-France au centre de Nice. Des études récentes montrent que, ces dernières années, on constate une intensification des fortes pluies sur les régions méditerranéennes. »
Généralement, un épisode méditerranéen se produit en automne, quand la mer est encore chaude et quand l’air froid descend de la région polaire. Le contraste de ces masses d’air produit de l’instabilité, des perturbations, des orages violents. Il tombe alors plus de 200 mm en 24 h. C’est ce qui s’est passé ce week-end. Mais jusqu’où la pluie ira-t-elle ? « On prévoit pour la fin du XXIe siècle une augmentation de l’intensité des pluies, explique Marie-France Delansorne. Il est fort probable que le réchauffement climatique soit lié. Plus la température augmente dans les mers, plus l’humidité dans les systèmes orageux se développe. » Et plus les pluies (et leurs dégâts) sont intenses.