Nice: Leur caravane-studio accidentée, ils lancent un financement participatif
MUSIQUE•Quatre anciens étudiants niçois ont monté un local d’enregistrement solidaire et mobile, mais un accident de la route a mis à mal leur projetMathilde Frénois
Habituellement, une caravane, c’est pour partir en vacances. Quatre tôles montées sur roues que l’on traîne sur l’autoroute et que l’on dépose les mois d’été dans un camping en bord de mer. Mais la caravane de Roméo Tonin, Maxime Giuge, Riad El Zaouk et Maëla Valdés n’empruntait pas l’autoroute du soleil pour aller se dorer la pilule. Elle se rapprochait au plus près de la population avec son studio de musique mobile. Quand un carambolage a eu lieu à hauteur de Fréjus, ce n’est pas leurs rêves de voyage qui se sont envolés, mais leur projet associatif.
Ces anciens étudiants de l’Esra (Ecole de cinéma, son et animation) de Nice ont monté, il y a deux ans, un studio d’enregistrement dans une caravane. « C’est parti de l’idée d’enregistrer les gens de la rue, ceux qui n’ont pas les moyens, dans le but de pouvoir leur donner une écoute, explique la seule fille du groupe, Maëla Valdés. Comme on est ambulants, on peut rencontrer des gens et des cultures. » Le quatuor achète une caravane, la repeint à l’extérieur, la retape à l’intérieur avec des professionnels de l’acoustique. Une fois aménagée avec du matériel personnel, la caravane du projet Original Blend se lance sur les routes. Partie de Grenoble (Isère), elle passe au festival Natural Games de Millau (Aveyron), à Passeurs d’humanité dans la Roya (Alpes-Maritimes) et fait un détour par le col de Vence.
Financement participatif
A chaque fois, des sons sont enregistrés, des clips sont tournés. A moindre coup : « On donne la possibilité à tout le monde de faire de la musique », affirme Maëla Valdés. En route pour l’Espagne le 16 octobre, juste avant le péage du Capitou à Fréjus, une voiture entre en collision avec la caravane tractée par un 4 ×4. Le véhicule est resté par terre. Le projet aussi. « Le châssis est parti et la caravane a été détruite à 100 %, raconte-t-elle. On a fait marcher les assurances pour le véhicule, mais le matériel personnel apporté n’est pas pris en compte. » Alors, les quatre Azuréens ont lancé un financement participatif. Pour le moment, le projet a récolté plus de 4.800 euros. Pour que ce studio de création musicale nomade ne reste pas sur le bord de la route.