Côte d'Azur: Nice inaugure le quai Napoléon 1er, un collectif dénonce « une erreur » historique
HISTOIRE•Une inauguration réalisée à l’occasion des « Journées impériales » organisées par la ville de NiceMathilde Frénois
Des panneaux publicitaires sont placardés un peu partout à Nice : la ville fête ses « Journées impériales ». Et à cette occasion, la capitale azuréenne inaugurera le quai Napoléon 1er, dimanche au terminus du tram sur le port. Un baptême qui n’est pas du goût de tous les Niçois. Les collectifs La República de Nissa et la Republica Federala Occitana dénoncent « une erreur ».
« Ce n’est pas très logique d’honorer à Nice des personnes qui ont du sang niçois sur les doigts, peste Cristou Daurore, professeur de niçois à la tête de ces collectifs. Si on connaît l’histoire de Nice, on voit que le rôle de Napoléon a été plutôt négatif. C’était une période d’oppression, de pression. » Sur le communiqué de presse écrit en français et en nissart, cette période de l’histoire du comté est racontée en détail. « Napoléon 1er a fait partie de l’armée française qui occupait Nissa et son comté de 1792 à 1814, en en pourchassant l’armée des États de Savoie. » Cristou Daurore poursuit : « Il nous a enlevé notre drapeau de Nice, relate-t-il. Il voulait être le seul à avoir un aigle. A sa chute, l’aigle est revenu après avoir été enlevé de 1811 à 1814. »
« Quelqu’un qui a marqué le monde »
Une polémique qui n’a pas lieu d’être pour l’équipe municipale. « Il y a toujours des gens qui veulent s’agiter et manifester l’incompréhension de l’Histoire. Mais c’est une vision bornée et unilatérale. Penser que les Niçois sont barbets, c’est réducteur, argumente Gaël Nofri, conseiller municipal à Nice. Il n’empêche que Nice est une ville française. Par définition, elle lie son destin et son vécu, à une histoire nationale qui englobe Napoléon. » L’élu rappelle que Napoléon est « quelqu’un qui a marqué le monde » avec « son souffle de liberté » et de « révolution » : « Le fait que ce grand destin, qui a bouleversé le monde, soit parti de Nice, entre la transformation d’un petit général révolutionnaire et un empereur, se fait aux dépens de la ville de Nice. » Le quai sera bien inauguré dimanche matin.
Ce n’est pas la première fois que le collectif s’oppose aux choix des noms de rue de la ville de Nice. En 2014, il avait changé symboliquement la plaque de la place Masséna, remplacée le temps d’une soirée par « place des Barbets », l’occupation française de Nice ayant été « combattue par la population locale sous le nom de Barbets ». Une toute petite rue a déjà été baptisée « Les Barbets ». Votée récemment, la plaque n’a pas encore été posée, indique la ville.