Nice: L'ancien couvent deviendra un hôtel, et ça agace les voisins
PROJET•Des riverains ont lancé une pétition et des recours sur deux permis de construire successifsMathilde Frénois
L'essentiel
- Dans la pétition, les riverains s’inquiètent des travaux et des nuisances.
- Ils ont fait des recours sur les deux permis de construire.
C’est une vieille bâtisse tout en haut du Vieux-Nice. Certains de ses carreaux sont cassés et il est impossible de dater le dernier ravalement de façade. L’ancien couvent de la Visitation du XVIIe siècle va être entièrement rénové pour devenir un hôtel de luxe. Un coup de jeune et un changement de fonction qui agacent certains habitants du quartier. Ces riverains ne veulent pas de transformation de ce monument historique protégé depuis 1989.
Une pétition a même été lancée. Ces voisins veulent dire « stop aux projets pharaoniques, destructeurs de notre patrimoine » et « stop au bétonnage inconsidéré ». Ensemble, ils ont fait un recours devant le tribunal administratif contre le premier permis de construire. Recours qui a été rejeté. Alors ils attaquent le deuxième permis accordé à l’opérateur.
Le projet comprend 66 chambres
Dans le même temps, les travaux ont débuté sur la base du premier permis de construire. « L’ensemble se fait sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France et de l’agence régionale de la culture pour en faire un hôtel 5 étoiles de luxe avec un investissement de l’hôtelier qui réalise les travaux à hauteur de 35 millions d’euros, explique Alain Philip, directeur général des services techniques de la ville de Nice. C’est aussi lui qui gérera l’établissement. » Au total, le projet comprend 66 chambres avec tous les équipements : spas, jardins, restanques, potager…
La commune reste propriétaire, touchant un loyer de la société Perseus de 33 millions d’euros sur 99 ans. « La ville veut garder son patrimoine et n’a pas la volonté de vendre, affirme Alain Philip. L’opération permet d’amortir les travaux. A la fin, le patrimoine sera réhabilité. »
Une conciergerie déportée
Le permis de construire, ce n’est pas la seule préoccupation des riverains. Dans sa pétition, Michel Orcel s’inquiète des « nuisances » qu’apportera une telle structure « en raison de l’étroitesse des rues et des difficultés effectives de stationnement dans un secteur très touristique. » Le directeur général des services techniques rassure : « Il y aura une conciergerie déportée. Les gens n’arriveront pas à l’hôtel en voiture. Ils se gareront et le rejoindront en navette, dit-il. Cela limite au maximum les accès et le problème de fréquentation des véhicules est réglé. » En attendant, le recours sur le deuxième permis de construire court toujours. Les travaux ont commencé entre les murs de l’ancien couvent. Et sous les fenêtres des riverains.