Nice: Non, il n'y aura pas de tarif «spécial visiteurs» pour prendre le tramway à l'aéroport
INFO «20 MINUTES»•Les taxis en avaient fait la demande, dénonçant la « concurrence déloyale » du ticket à 1,50 euroFabien Binacchi
L'essentiel
- Après l’arrivée du tramway à l’aéroport de Nice, les taxis niçois avaient demandé l’instauration d’une tarification plus élevée, craignant une concurrence déloyale.
- Ils avaient proposé que seul le billet visiteurs soit augmenté.
- La métropole annonce qu’elle ne changera pas ses tarifs.
Faire le trajet entre le centre-ville de Nice et l’aéroport pour 1,50 euro et même 1 euro avec une carte de 10 voyages, contre 32 euros pour un parcours en taxi (un tarif fixé par un arrêté)… la corporation avait dénoncé une « concurrence déloyale ».
Au moment de l'inauguration du nouveau tronçon, desservant les deux terminaux, le syndicat des maîtres cochers et taxis de la ville, particulièrement remonté, avait réclamé l’instauration d’un tarif plus élevé sur cette portion, au moins pour les visiteurs. Et l'ambiance avait même chauffé avec le président de la métropole niçoise Christian Estrosi (LR). Plusieurs mois après, la collectivité a tranché. Et c’est non.
« Aucun surcoût ne sera appliqué »
« Le prix d’un ticket aéroport sera le même que sur l’ensemble du réseau Lignes d’Azur, pour les locaux comme pour les visiteurs. Aucun surcoût ne sera appliqué », annoncent les services de la mairie de Nice et de la métropole à 20 Minutes, défendant « une mesure qui bénéficiera notamment à l’ensemble des salariés de l’aéroport et les incitera à utiliser les transports en commun ».
« Préservant à la fois le pouvoir d’achat et proposant une offre supplémentaire dans les déplacements, le billet aéroport est inclus dans l’ensemble des abonnements, dans le carnet de 10 tickets et coûte 1,50 euro avec l’option ticket solo. Il s’agit d’un gain très net de pouvoir d’achat puisque le billet en bus aéroport coûte aujourd’hui 6 euros », vante-t-on encore du côté des collectivités.
« Pas d’impact », admettent les taxis
Du côté du syndicat des taxis, contacté par 20 Minutes, on prend acte de cette décision. Et le discours est même beaucoup plus apaisé qu’en début d’année. « Le maire Christian Estrosi, avec qui nos relations sont désormais au beau fixe, nous a reçus et nous a expliqué que la mise en place d’une tarification différente était juridiquement impossible », explique Eric Dimalta, conseiller auprès du président de la fédération.
Mais alors qu’en est-il de la « mise à mort de l’activité », évoquée par l’avocat du syndicat, qui craignait devoir faire face à un important manque à gagner ? Et bien, en fait, il n’en est rien. « Depuis l’arrivée des rames à l’aéroport il y a six mois, il n’y a pas eu d’impact au final, admet Eric Dimalta. Les clients qui faisaient appel à nos services ne se sont pas tournés vers le tramway ». Affaire classée.