EN COULISSESLa gouvernante générale du Majestic raconte son Festival de Cannes

Festival de Cannes: «Le coup de feu de la montée des marches», «les 100 paires de chaussures d'une actrice», les confidences de la gouvernante du Majestic

EN COULISSESSophie Bouche gère une équipe de 170 personnes pendant la manifestation
Sophie Bouche en est à son quatrième festival
Sophie Bouche en est à son quatrième festival - F. Binacchi / ANP / 20 Minutes
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • L’hôtel Majestic, 349 chambres, est le palace le plus proche du Palais des festivals.
  • Sophie Bouche, gouvernante générale, raconte à «20 Minutes» les coulisses de l’établissement pendant le Festival de Cannes.
  • Ses équipes doivent notamment gérer le défroissage des robes et des smokings avant les montées des marches.

Pendant le Festival de Cannes, il n’y a qu’une seule chose que Sophie Bouche redoute « un peu » : c’est « l’heure du coup de feu ». Soit, pour elle et ses équipes, les minutes qui précèdent « la montée des marches de 19h ». « On sait qu’il va y avoir à ce moment-là beaucoup de repassage à faire en très… très peu de temps », confie la gouvernante générale du Majestic Barrière, le prestigieux hôtel de la Croisette aux 349 chambres.

« Si la météo est plus ou moins nuageuse ou s’il pleut, bien sûr, il y aura à coup sûr un autre choix de tenue. On aimerait leur dire d’essayer de se décider un peu plus en avance quand même », sourit la responsable, qui vit cette année son quatrième festival. Mais le service est toujours assuré, et qualité palace s’il vous plaît !

« Nous avons notre propre pressing et nous faisons également appel au service d’un prestataire extérieur pour pouvoir gérer toutes les demandes pendant l’événement », dit-elle. Un Festival de Cannes, c’est 6.000 vêtements nettoyés ou repassés pour le Majestic, en plus des 14.000 serviettes et 15.000 draps changés.

Des suites totalement customisées

Sur la durée du Festival de Cannes, les équipes de Sophie Bouche (femmes de chambres, valets, lingères, gouvernantes, peintres…) sont « facilement doublées » pour répondre au boom d’activité et exaucer toutes les demandes… ou presque. « On passe de 80 à 170 personnes », précise-t-elle. Et ça commence même avant la manifestation « puisqu’il faut installer les suites pour les marques qui nous le demandent ».

Dès le vendredi précédant l’ouverture du festival, certaines ont été « démontées » pour accueillir les showrooms de grandes maisons. « On déplace tout le mobilier dans des garde-meubles et on pose une surmoquette. Les décorateurs arrivent ensuite pour tout customiser. Des écrans géants sont installés. Les transformations sont incroyables. Mais, attention, on ne fait aucun trou dans les murs », plaisante Sophie Bouche.

Cent paires de chaussures rangées par teinte, par forme et par style

Puis, il lui faut aussi accueillir les clients particuliers avec, toujours, le même niveau d’exigence… et parfois de patience. « Une actrice française est arrivée avec plus de 100 paires de chaussures. Comme à chaque fois dans ces cas-là, puisque les placards ne sont pas dimensionnés pour une telle garde-robe, nous les avions disposés tout autour de la chambre, en prenant soin de les ranger par teinte, par forme et par style, raconte la gouvernante générale. Une fois arrivée dans la suite, la cliente avait demandé à en changer. Et nous avions dû tout déménagé. Ça fait partie du service. »

Mais ne comptez par sur Sophie Bouche pour vous révéler le nom de cette comédienne. « Une chambre est un lieu de vie privé. Nous sommes témoins de beaucoup de choses, mais la discrétion est la clé de notre métier », tranche-t-elle. Motus donc.