Nice: Estrosi annonce son plan de végétalisation, cyclistes et écologistes dénoncent un «manque d’ambition»
ARBRES•Ils s’agacent du retard de la capitale azuréenne en la matièreMathilde Frénois
Ce sont des chiffres à faire tourner la tête. Et qui pourraient rendre toute verte la ville de Nice. Près de 2.400 arbres seront plantés le long des lignes 2 et 3 du tram, les couloirs de bus seront transformés en pistes cyclables. Jusqu’à 12 km seront aménagés en 2019, 26 km en 2025.
Le plan de végétalisation de la ville de Nice a été dévoilé la semaine dernière par Christian Estrosi. « De nouveaux parcs et jardins pour plus de vie seront également livrés », annonce le maire LR, avec « des fleurs », « des jardinières colorées, des suspensions et des mâts fleuris, des structures de fleurissement innovantes et des canopées. »
« Manque d’ambition »
Une initiative paradoxalement pas très bien accueillie par les élus écologistes. Ils vont jusqu’à parler « d’écoblanchissement » et de « nature domestiquée » : « Ce n’est pas un projet de ville écolo, mais un aménagement urbain, pointe Juliette Chesnel, élue EELV. Il est uniquement fait pour l’attractivité de la ville et le tourisme. Car rien n’est prévu pour les quartiers comme l’Ariane. Et de l’autre côté de la ville, la bétonisation de la plaine du Var se poursuit avec des risques de perte de biodiversité, de terre fertile et d’imperméabilisation. »
Si les écolos crient au coup de communication, les cyclistes orientent leur guidon vers leur carnet de comptes. « Au rythme de ces objectifs, il ne faudrait pas moins de 167 ans à Nice pour atteindre un réseau de 750 km et être au niveau actuel de villes comme Strasbourg, Nantes ou Bordeaux, calcule l’association Nice à vélo. Présentée ainsi, cette augmentation de 26 km prend une tout autre perspective. » C’est le « manque d’ambition » du projet qui est pointé. Peut-être aussi parce que Nice part de loin.