Nice: «Un moment que pour moi», après la crise des «gilets jaunes», les Niçois sont reçus par les élus
POLITIQUE•Une opération mise en place pour « privilégier et renforcer le lien entre la population niçoise et les services de la municipalité ainsi que ses élus »Mathilde Frénois
L'essentiel
- Chaque semaine à l’hôtel de ville de Nice entre 17h et 19h, un conseiller municipal ouvre la porte de son bureau aux Niçois pour discuter des problématiques de la ville.
- Consécutivement à la crise des « gilets jaunes », la commune souhaite « privilégier et renforcer le lien entre la population niçoise et les services de la municipalité ainsi que ses élus ».
- Emploi et de logement sont les deux sujets les plus récurrents de ces rencontres avec les élus.
Hichem est arrivé à la mairie principale de Nice avec son classeur. Il fait glisser sous ses doigts les fiches plastifiées dans la salle d’attente. Puis dans le bureau de réception. A 48 ans, Hichem est venu présenter son projet de jardin partagé qu’il veut installer dans le quartier de l’Ariane. En face de lui, une élue l’écoute. Et trouve des solutions.
Chaque semaine à l’hôtel de ville de Nice entre 17h et 19h, un conseiller municipal ouvre la porte de son bureau aux Niçois pour discuter des problématiques de la ville. Des discussions qui ont lieu depuis plus d’un mois. Consécutivement à la crise des « gilets jaunes », la commune souhaite « privilégier et renforcer le lien entre la population niçoise et les services de la municipalité ainsi que ses élus ».
« Des petites parcelles » et « des nichoirs à oiseaux »
Cette semaine, c’est Fatima Khaldi-Bououghroum, adjointe au territoire « Rives du Paillon » et subdélégué à l’Egalité des chances, qui reçoit Hichem. « Ce type de rencontre, c’est mon quotidien. Tous les jours de l’année, j’échange avec les Niçois. Certains ont même mon portable et m’appellent jusqu’à 22h, explique l’élue. Mais là, les rencontres se font à grande échelle et à des horaires plus tardifs. Lorsque l’on n’est pas sur le terrain, on est plus accessible. »
Dans le bureau, sous le poster de Christian Estrosi et l’horloge pas encore réglée à l’heure d’été, Hichem expose son projet. Il souhaite monter un projet de permaculture avec « des petites parcelles » et « des nichoirs à oiseaux » pour « embellir le quartier » et « créer du lien ».
« Pleins d’autres pistes »
Fatima Khaldi-Bououghroum l’écoute, le questionne et propose des solutions. Un coup de téléphone plus tard, Hichem obtient un rendez-vous pour s’associer à un autre projet. Il repart aussi avec la proposition pour participer à une bourse et recevoir 600 euros. Petite déception : le terrain vague qu’Hichem avait repéré pour installer ses plants de tomates ne pourra pas lui être prêté, un projet immobilier étant prévu. « Je n’ai pas eu ce que je voulais, mais j’ai trouvé pleins d’autres pistes, sourit Hichem. Là, j’ai eu un moment que pour moi. »
C’est qu’après lui, une dizaine de personnes attend pour parler d’un projet avec les chemins de fer de Provence. Mais aussi d’emploi et de logement, les deux sujets les plus récurrents dans ce face-à-face avec les élus.
Une initiative qui n’est pas nouvelle sur la Côte d’Azur. A Cannes par exemple, des «permanences de proximité» sont organisées depuis 2014. Ces entretiens avec les élus ont pour objectif de parler « réalisations et projets, de recueillir les avis et de transmettre les doléances aux services municipaux concernés », quartier par quartier.