Cannes: «Systématiquement» réprimées, les incivilités objet d'une nouvelle campagne autour des agents municipaux
PROPRETE•Parallèlement à des opérations de prévention, 65.000 PV ont été dressés depuis 2014 dans la cité des festivals…Fabien Binacchi
L'essentiel
- La ville de Cannes, engagée depuis 2014, dans « un plan anti-incivilités », lance une nouvelle campagne de communication.
- Elle met en scène des agents municipaux pour « montrer que la réparation de l’espace public est le travail de femmes et d’hommes », indique la ville.
- Parallèlement à ces opérations de prévention, 65.000 PV ont été dressés depuis 2014.
«Certains jettent des choses juste devant nous, en nous regardant droit dans les yeux. Ils ne respectent rien. » Et ça, Stefany Benatar aimerait bien que ça change. Cet agent de la brigade de l’environnement à la ville de Cannes va bientôt s’afficher en grand dans une nouvelle campagne de communication « anti-incivilités » de la cité de festivals, engagée dans une démarche de prévention, mais également de répression « systématique ». Depuis 2014, 65.000 PV ont déjà été dressés contre les « comportements inciviques ».
Cette agente de surveillance de la voie publique (ASVP) fait donc partie des huit employés de mairie dont le visage et la fonction seront mis en scène dès mercredi dans des publicités. « L’idée est de montrer que la réparation de l’espace public, c’est le travail de femmes et d’hommes qui ont peut-être autre chose à faire que de passer des heures avec des pinces à enlever des mégots dans des plaques d’égout ou à retirer des crottes de chien », explique le maire LR David Lisnard.
« Respecter l’espace public, c’est aussi respecter nos agents »
Affichés dans la ville jusqu’au 5 décembre, mais aussi à l’occasion du prochain Festival de Cannes (en mai 2019), les huit visuels seront également diffusés sur les réseaux sociaux et via des vidéos, précise la mairie. « Nicolas ramasse vos déchets, et vous ? » peut-on notamment lire sur l’une des publicités dont chacune reprend le même slogan : « Respecter l’espace public, c’est aussi respecter nos agents municipaux ».
En plus de cette quatrième campagne de communication, la mairie frappe fort en dressant des contraventions « systématiquement » depuis 2014. Dépôts sauvages, nuisances sonores, tags… Le nombre de PV augmente chaque année. Depuis le mois de janvier cette année, 16.048 ont été dressés, contre 8.708 il y a quatre ans.
« Les bruits excessifs et les jets de déchets sont des points noirs »
« On a progressé sur les déjections canines. En coût de ramassage, on est passé de 750.000 euros en 2014 à 120.000 euros aujourd’hui. Sur les tags, nous n’en avons quasiment plus, a détaillé David Lisnard. En revanche, les bruits excessifs, les encombrants et les jets de déchets sont toujours des points noirs. »
Déployée en 2015, une première campagne, déclinée en cinq langues, détaillait les amendes dues en cas d’incivilités. Les mictions et crachats sur la voie publique sont notamment réprimés par des PV de 3e classe, forfaitaires à 68 euros ou majorés à 180 euros. L’initiative cannoise a depuis été reprise dans différentes villes et notamment à Vence (Alpes-Maritimes), à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique) mais aussi à Paris.