Nice: Du producteur à l'acheteur, l'appli Pepino lutte contre le gaspillage alimentaire
CONSOMMATION•La start-up Oui!Green s’occupe du sort des fruits et des légumes…Mathilde Frénois
L'essentiel
- Cette start-up niçoise met en relation vendeurs et acheteurs en fonction de la nature de la marchandise.
- Un algorithme se charge d’envoyer une alerte aux acheteurs inscrits sur l’appli en fonction de leurs critères.
Raphaëlle Noviello a installé ses légumes au marché du Ray. Sur les étals de cette productrice bio, surtout des potimarrons. Beaucoup de potimarrons. Pour vendre cette surproduction, elle a téléchargé la nouvelle appli Pepino, créée par Oui!Greens. Cette start-up niçoise met en relation vendeurs et acheteurs en fonction de la nature de la marchandise. Objectif : lutter contre le gaspillage.
« Je peux écouler les légumes abîmés ou les stocks qu’il m’est impossible de vendre au marché », pointe Raphaëlle Noviello, qui a posté sur l’appli 40 kg de potimarrons pour 1 euro/kg. Comme elle, des producteurs et des épiciers indiquent sur la plateforme les produits hors gabarit, abîmés ou en surproduction. C’est un algorithme qui se charge d’envoyer une alerte aux acheteurs inscrits sur l’appli en fonction de leurs critères : agriculture biologique, emplacement géographique… Les potimarrons de Raphaëlle Noviello, c’est un restaurateur qui les achètera.
Les bananes au glacier, les carottes aux éleveurs
Enzo Giusti a lancé Pepino il y a trois semaines. « Un jour, chez mon primeur, j’ai vu une cagette de poires qui traînait. Elle allait être détruite, se souvient cet ingénieur. A 100 mètres de là, il y avait un bar à jus qui a acheté la cagette. Cela prouve que quel que soit le produit, il a de la valeur. » Des bananes noircies peuvent être vendues à un glacier, des carottes tordues à un éleveur de cochons, des aubergines trop petites à une famille.
Depuis son lancement, Pepino a permis de sauver 2,7 tonnes de fruits et de légumes. « En France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées à la benne chaque année », pointe-t-il. Pour lutter contre ce gaspillage, l’appli met déjà en lien vingt producteurs avec trente restaurateurs et 200 particuliers. Tous Niçois. « On cherche à créer un réseau pour s’adresser à tous les éléments de la chaîne alimentaire », explique Enzo Giusti. Le Niçois se lancera à Marseille et Aix-en-Provence en 2019… pour sauver d’autres légumes de la poubelle.