SANTEDes chercheurs trouvent de nouvelles zones à l'origine de la migraine

Nice: Des chercheurs trouvent de nouvelles zones à l'origine de la migraine

SANTEJusqu’à présent considérés comme indolores, des secteurs du cerveau seraient finalement sensibles…
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

Et si, depuis 1940, les chercheurs avaient oublié un secteur du cerveau ? C’est l’idée qui trotte dans un coin de la tête de médecins de l’Inserm, du CHU de Nice et de l’ hôpital Sainte-Anne à Paris. Spécialistes des migraines, ils viennent de montrer que des zones que l’on considérait comme indolores seraient finalement sensibles. Et à l’origine des douleurs orbitales et temporales.

« Le cerveau est une structure insensible à la douleur, à l’exception de deux grandes zones : la dure-mère (des méninges) et les vaisseaux. On estimait qu’il s’agissait des uniques récepteurs à la douleur », explique Michel Lanteri-Minet.

Trois professeurs niçois participent aux recherches sur la migraine.
Trois professeurs niçois participent aux recherches sur la migraine.  - I. Battarel

Chirurgie éveillée

Ce médecin niçois travaille en collaboration avec les professeurs Radhouane Dallel et Denys Fontaine. Ce dernier réalise de la chirurgie éveillée. « Pendant l’opération, il réveille le patient et stimule le cerveau, raconte Michel Lanteri-Minet. Il s’est rendu compte qu’alors qu’on ne stimule pas la dure-mère, certains patients signalent de la douleur. » Déduction : la pie-mère est également sensible et peut être à l’origine de douleurs. Une grande découverte.

Car les maux de tête impactent la qualité de vie des patients. « Il y a aussi un risque sociétal, car la migraine coûte cher : 2 milliards d’euros de dépense de santé par an », dit Michel Lanteri-Minet. « En France, 20 % des personnes présentent des migraines. Parmi les patients pris en charge médicalement, 20 % sont réfractaires aux traitements et sont en grande difficulté, pointe le médecin. On a besoin de pistes nouvelles », selon Michel Lanteri-Minet. Des zones sensibles inédites qui peuvent déboucher sur de nouvelles molécules pour ces patients dans l’impasse.