Nice: Contre le gaspillage, des cueilleurs sauvent les agrumes
CONFITURES•Une association s'occupe des oranges et des citrons abandonnés dans les jardins...Mathilde Frénois
L'essentiel
- Michel Courboulex et son association sauvent tous les agrumes des jardins des particuliers.
- En mars, l’association a fait sa première cueillette. En une demi-journée, 70 kg d’agrumes ont été ramassés.
Chaque hiver, Michel Courboulex lève les bras vers un mandarinier de son quartier. Sur les branches, il ramasse quelques fruits. « Ces agrumes se seraient perdus puisque, depuis plusieurs des années, personne ne l’entretenait, raconte ce Niçois. Je me suis dit qu’il y a des tonnes de fruits d’excellente qualité qui se retrouvent au sol, au compost ou à la poubelle. » Michel Courboulex lance alors l’Accan, l’Association des cueilleuses et des cueilleurs d’agrumes de Nice.
Citrons, mandarines, clémentines, oranges douces, sanguines et amères : Michel Courboulex et son association sauvent tous les agrumes des jardins des particuliers. « Les fruits sont souvent trop hauts, les gens souvent âgés. Un arbre peut produire plus de 150 kg de fruits, fait remarquer le Niçois. Beaucoup d’arbres sont abandonnés car des gens ne sont pas là l’hiver ou simplement parce qu’ils n’ont pas le temps. »
Direction Vintimille
En mars, l’association a fait sa première cueillette. En une demi-journée, 70 kg d’agrumes ont été ramassés. « Une partie a été donnée à Vintimille pour les migrants et dans les épiceries solidaires », dit le fondateur de l’association. Les autres fruits sont repartis dans les paniers des cueilleurs, des propriétaires des arbres ou ont été transformés en confitures, en limoncello, en pâtisserie.
Si la saison des agrumes touche à sa fin sur la Côte d’Azur, les bénévoles de l’association sont déjà à la recherche d’autres agrumes (envoyer un mail à [email protected] pour proposer un arbre). « Les agrumes sont ici depuis cinq siècles. Comme ils s’hybrident très facilement, nous avons l’un des terroirs les plus variés de la planète », explique Michel Courboulex qui ne veut pas limiter l’action de son association aux citrons et aux mandarines. Dès l’année prochaine, il souhaite élargir les cueillettes à d’autres fruits, « y compris à la montagne, pour protéger d’anciennes variétés qui risquent de disparaître sans entretien. »