Nice: Ils transforment les chambres à air des vélos bleus en pitchak, un jeu traditionnel
ECOLOGIE•Un professeur d’EPS à la retraite et son association remettent au goût du jour ce jeu de jonglage en recyclant le caoutchouc usagé…Mathilde Frénois
Elles se sont accrochées aux roues, ont avalé les kilomètres de bitume niçois et ont (parfois) été malmenées par leurs utilisateurs. Après plusieurs mois au service des vélos bleus, les chambres à air sont bonnes pour la déchetterie.
Sauf pour l’association azuréenne Pichak France solidarité. En transformant les chambres à air en pitchak (jeu traditionnel méditerranéen de jonglage), elle leur offre une seconde vie.
Le cousin du pilou
« La société qui gère les vélos bleus nous permet de récupérer toutes les vieilles chambres à air crevées pour éviter de les jeter. Chaque année, près de 2.000 d’entre elles sont changées, on en récupère une grande partie », détaille Serge Gabrielich, responsable de l’association. Pour ce professeur d’EPS à la retraite, le recyclage du caoutchouc passe par sa transformation en pitchak.
Les chambres à air sont découpées en lamelles puis elles sont réassemblées en cercle grâce à une cordelette. Et le tour est joué. La chambre à air se transforme en une petite boule rebondissante. « C’est un jeu qui existait à Nice quand j’étais petit. Venu d’Afrique du Nord, le pitchak ressemble au pilou, dit-il. Là aussi, il faut effectuer le plus de jongles possible sans le faire tomber à terre »… jusqu’à 284 rebonds pour le recordman du monde.
Un concours et une opération caritative
Pour faire connaître son projet et récolter des fonds, l’association niçoise participe au concours de la fabrique Aviva. Le pitchak a déjà récolté 631 voix. Il est possible de voter jusqu’au 10 avril.
En parralèle, Serge Gabrielich vend les pitchaks 2 euros. La moitié de la recette part dans le financement de la construction d’un puits dans une école au Burkina Faso. Une troisième vie (virtuelle) pour les chambres à air.