VIDEO. Nice: Elles interprètent pour la première fois «Nissa la bella» en langue des signes
ACCESSIBILITE•Les membres de l’association Armils se sont penchés sur la traduction inédite de ce chant traditionnel…Mathilde Frénois
L'essentiel
- Dans la capitale azuréenne, Nissa la bella est jouée lors des matchs de l’OGC Nice, des fêtes traditionnelles ou des meetings politiques.
- Il a fallu faire une première traduction du nissart vers le français pour bien comprendre les paroles.
L’index et le majeur qui montent vers le ciel, la main devant la figure puis les doigts qui s’agitent. Salima Zerdoum vient d’interpréter le refrain de Nissa la bella. Et elle enchaîne sur les couplets. Par un mélange de langue des signes, de danse et de jeu d’acteur, cette comédienne sourde profonde et deux interprètes de l’ association Armils ont réécrit pour la première fois la chanson traditionnelle avec des gestes.
« Les sourds sont de vrais Niçois, mais ils ne connaissent rien à cette chanson et n’ont rien compris au sens, explique Salima Zerdoum. Depuis que je leur ai montré, ils sont très émus et fiers de vivre à Nice. Ils m’ont dit qu’ils sont prêts à travailler avec moi pour apprendre cette chanson en signes. »
« Une symbolique forte »
Dans la capitale azuréenne, Nissa la bella est jouée lors des matchs de l’ OGC Nice, des fêtes traditionnelles ou des meetings politiques. Autant de moments dont sont exclues les personnes sourdes. « Elles sentent qu’il se passe quelque chose mais n’y ont pas accès. Lorsque l’on fait des traductions en langue des signes et que Nissa la bella retentit, on descend de scène ou on sort du champ de la caméra, pointe Nathalie Audap, interprète à Armils. On trouvait dommage que les sourds niçois, qui sont des citoyens, n’arrivent pas à saisir cette symbolique forte. »
D’abord, il a fallu faire une première traduction du nissart vers le français pour bien comprendre les paroles : « Ça a été un travail de recherche, poursuit-elle. Cette chanson est très imagée. On a dû mettre en forme toute cette symbolique. » Jusqu’à voir dans les gestes des interprètes la montagne, le bleu azur et le port de Nice.